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Brexit: l'accord entre l'UE et Londres bute sur la question irlandaise

Le gouvernement de Dublin demande des garanties explicites qu'il n'y aura pas de retour d'une frontière physique avec la province britannique d'Irlande du Nord.

Le gouvernement de Dublin demande des garanties explicites qu'il n'y aura pas de retour d'une frontière physique avec la province britannique d'Irlande du Nord. - John Thys-AFP

L'Union européenne et le Royaume-Uni ne sont pas parvenus à un accord pour boucler la première phase des négociations sur leur divorce. Les négociations ont buté sur le dossier irlandais malgré l'optimisme manifesté par les deux parties lors d'une rencontre à Bruxelles.

Il n'y aura pas accord d'étape sur les trois dossiers prioritaires de la séparation -le règlement financier, les droits des citoyens expatriés et le sort de la frontière irlandaise après le Brexit- à l'issue d'un long déjeuner de travail ce lundi 4 décembre, entre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker à et Theresa May, le Premier ministre britannique.

Le chef de l'exécutif européen a toutefois affirmé qu'un accord lui semblait encore possible "dans le courant de la semaine" "Quelques différences demeurent qui demandent davantage de négociations et de consultation", a confirmé de son côté Mme May, elle aussi confiante dans une issue "positive".

Cette rencontre entre les deux dirigeants était pourtant censée finaliser un accord de principe sur les modalités du divorce, programmé fin mars 2019.

L'avenir de la frontière irlandaise reste un point de blocage

C'est sur l'avenir de la frontière irlandaise que l'accord a buté. Le gouvernement de Dublin, soutenu par les 27 pays de l'UE, demande des garanties explicites qu'il n'y aura pas de retour d'une frontière physique avec la province britannique d'Irlande du Nord, qui affaiblirait ces deux économies imbriquées et fragiliserait l'accord de paix ayant mis fin en 1998 à trente années d'un sanglant conflit intercommunautaire.

Theresa May les avaient manifestement données, lundi après-midi, selon plusieurs sources, mais la réaction offusquée du parti unioniste nord-irlandais DUP, allié du gouvernement minoritaire britannique, l'a visiblement fait reculer. "Nous n'accepterons aucune forme de divergence réglementaire qui séparerait l'Irlande du Nord économiquement et politiquement du reste du Royaume-Uni", a insisté dans un communiqué la cheffe du DUP, Arlene Foster, juste avant le constat d'échec des négociations à Bruxelles.

Un sommet est prévu le 15 décembre prochain 

De son côté, le Premier ministre irlandais Leo Varadkar s'est dit "surpris et déçu" que le gouvernement britannique ait renoncé à "ce qui avait été conclu plus tôt aujourd'hui", établissant un lien direct avec les protestations du DUP.

Même si un accord de principe avait été conclu ce lundi 4 décembre, il n'aurait pas marqué la fin immédiate de la première phase des négociations du Brexit. Les engagements de Mme May, s'ils sont finalisés ultérieurement et acceptés par l'équipe de négociation européenne, devront ainsi être débattus au sein de la Commission, qui les évaluera a son tour avant de les soumettre aux diplomates des 27 pays de l'UE. Et ce sont les dirigeants des pays européens qui prendront la décision finale lors du sommet du 15 décembre 2017.

F.Bergé avec AFP