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Brexit : l'allié nord-irlandais de Theresa May menace

La Première ministre Theresa May à la convention du patronat patronat britannique mardi 19 novembre à Londres

La Première ministre Theresa May à la convention du patronat patronat britannique mardi 19 novembre à Londres - ADRIAN DENNIS / AFP

Si la perspective d'un vote de défiance s'éloigne, la Première ministre britannique doit affronter l'opposition de son allié nord-irlandais, le parti unioniste DUP.

Avec le dossier du Brexit, les accalmies sont souvent de courte durée pour Theresa May. Certes, la perspective d’une motion de censure s’éloigne pour la Première ministre britannique, les 48 signatures requises pour lancer le vote de défiance au sein du Parti conservateur, n’ayant toujours pas été réunies. Selon l'un des rebelles conservateurs, partisan de ce vote, l'épreuve de force n'est pas annulée mais seulement retardée, en attendant le vote du parlement sur le projet d'accord.

Mais la menace vient désormais de son allié nord-irlandais, le parti unioniste DUP, dont la cheffe du gouvernement dépend au Parlement, pour disposer d’une majorité absolue.

Le DUP votera contre l’accord

Leurs 10 députés à Westminster voteront contre son plan pour le Brexit lorsque le Parlement britannique devra se prononcer le mois prochain, a annoncé ce mardi leur porte-parole. La veille, le DUP avait lancé un « message politique » à Theresa May en s’abstenant de voter trois amendements au projet de loi de finances, et en votant avec l'opposition travailliste sur un autre, un comble pour ce parti ultra-conservateur.

Le DUP fustige le sort particulier réservé à la province britannique d'Irlande du Nord après la sortie de l'UE. Theresa May a d'ailleurs publié ce mardi une tribune dans le quotidien nord-irlandais Belfast Telegraph pour défendre son plan, qui « garantit », selon elle, le « statut constitutionnel de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni ». 

Les unionistes nord-irlandais ne sont pas les seuls à fustiger le plan négocié avec Bruxelles ; ce plan a en effet rassemblé une coalition inédite d’opposants : une partie des Tories, le parti travailliste, les écossais du SNP et les libéraux-démocrates, qui sont également vent debout contre cet accord de divorce.

Theresa May à Bruxelles ce mercredi

Nombreux sont ceux qui appellent Theresa May à renégocier le texte avec l’UE. La Première ministre se rendra demain à Bruxelles pour rencontrer le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avant le sommet européen extraordinaire prévu ce dimanche pour entériner le projet d'accord. La rencontre est prévue à 17H30.

Mais l’Union européenne n’est pas disposée à renégocier ; les discussions sont censées porter sur la future relation entre Londres et l'UE et non sur l’accord de retrait présenté la semaine dernière. Le seul point renégociable est l’éventuelle prolongation de la période de transition, actuellement prévue jusqu'à fin 2020, pendant laquelle le Royaume-Uni restera dans le giron de l’UE.

Soutien de la Banque d’Angleterre

En attendant, après le soutien du patronat britannique ce lundi, Theresa May a reçu le soutien de la Banque d’Angleterre : « Nous nous attendons à ce qu'il soutienne les résultats économiques », a estimé mardi son gouverneur Mark Carney lors d'une audition devant une commission parlementaire. La Banque d'Angleterre doit publier mercredi 28 novembre un rapport sur l'impact économique et financier du plan négocié avec Bruxelles, ainsi que celui d'un divorce sans accord, un scénario jugé « peu probable » par le gouverneur, mais qui constituerait selon lui « un choc » nuisible à l'économie, s’il advenait.