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Brexit: l'empressement de Boris Johnson fait craindre le pire pour la City

Le Premier ministre britannique présente aujourd'hui aux députés britanniques la loi d'application de l'accord de divorce négocié avec l'Union européenne. Si l'adoption du texte ne sera qu'une formalité, un amendement souhaité par Johnson risque de rendre la transition très compliquée. Voire impossible…

C'est un amendement qui inquiète particulièrement les milieux d'affaires. Boris Johnson veut interdire toute prolongation de la période de transition censée se terminée le 31 décembre 2020, après la sortie effective du Royaume-Uni de l'UE qui devrait être actée le 31 janvier prochain.

Le premier ministre, qui présente aujourd'hui la loi d'application de l'accord de divorce qu'il a négocié avec Bruxelles, entend donc achever, d'ici la fin de l'année prochaine, les négociations sur un accord de libre-échange avec l'Union européenne. Et aucune rallonge ne sera acceptée par "BoJo".

Irréaliste

Le problème, c'est que ce délai est jugé irréaliste, par les Européens. Certes, le négociateur en chef de l'UE a promis de faire le maximum pour trouver un accord mais Michel Barnier a aussi précisé qu'il faudrait idéalement une ou deux années supplémentaires pour achever des telles négociations, réputées très techniques. Par exemple, les négociations commerciales entre le vieux continent et le Canada ont duré huit ans ! Le calendrier "est extrêmement ambitieux", reconnaît d'ailleurs la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui veut désormais définir "des priorités".

L'enjeu est primordial car, si les deux camps de parviennent pas à s'entendre, la sortie pleine de l'Union européenne se fera donc sans accord, avec à la clé, notamment, un risque de dérégulation et de concurrence déloyale de la part du Royaume-Uni. "L'accord que nous sommes prêts à discuter, c'est zéro tarif, zéro quota, zéro dumping", a encore martelé Michel Barnier.

Bonnes volontés pour y arriver

Pour la City londonienne, le "no deal" serait une catastrophe. Les droits de douane seraient très élevés, risquant de ruiner une partie de l'économie du pays, comme son industrie automobile. D'autant plus que le fameux accord commercial avec les Etats-Unis est encore loin d'être réalisé…

Mais Boris Johnson a déjà réussi l'impossible en s'octroyant une large majorité aux législatives pour faire passer son Brexit tandis que les Européens ont déjà affiché leur bonne volonté, l'année dernière, pour tenter de faire avancer le dossier. Une chose est sûre, personne ne sera gagnant d'un "no deal".

Thomas Leroy avec Delphine Liou