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Brexit : l'Irlande au cœur des discussions

Theresa May ce lundi devant la Chambre des Communes.

Theresa May ce lundi devant la Chambre des Communes. - BEN BIRCHALL / AFP / PRU

À deux jours d’un sommet européen crucial, Theresa May s’est exprimé ce lundi devant son Parlement. La Première ministre britannique espère parvenir à un accord au sommet européen qui démarre ce mercredi à Bruxelles, mais les discussions achoppent toujours sur la question irlandaise.

« La Grande-Bretagne et l'Union européenne ne doivent pas laisser leur désaccord sur la frontière irlandaise les exposer à un échec des négociations sur les conditions de leur divorce (…) et nous laisser face à une absence d'accord dont personne ne veut », a martelé Theresa May, qui s'exprimait ce lundi à la Chambre des Communes. L’épineuse question irlandaise a en effet douché l’espoir de conclure un accord sur le Brexit ce week-end. La réunion des conseillers des dirigeants européens et la conférence de presse de Michel Barnier, prévues en cas d’accord dès ce lundi ont été annulées. Les négociateurs n’ont finalement pas réussi à s’entendre sur la « clause de sauvegarde (« backstop » en anglais) proposée par Michel Barnier en décembre 2017.

Irlande : la frontière de tous les dangers

Son objectif était d’éviter le retour de la frontière entre l’Irlande du Nord, province britannique, et la République d’Irlande, qui se maintiendra dans l’Union européenne après le Brexit. Selon cette proposition, l’Irlande du Nord resterait dans l’union douanière et les contrôles douaniers seraient effectués entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni. Mais cette solution hérisse les unionistes nord-irlandais (DUP), dont Theresa May dépend au Parlement, car elle viole selon eux l’intégrité territoriale du Royaume-Uni. Pour contourner le problème, la Première ministre avait proposé un arrangement douanier temporaire avec l’Union européenne.Mais il n'en est pas question pour les Brexiters durs, qui réclament une coupure nette. Plusieurs ministres du gouvernement ont même menacé de démissionner.

Un sommet de la dernière chance en novembre ?

Face à cette impasse, les négociateurs ont donc décidé de laisser la main aux chefs d’États et de gouvernements, qui vont se retrouver à Bruxelles à partir de mercredi. Personne n’espère plus d’ici là de nouvelle proposition britannique qui pourrait permettre de sceller un accord partiel de divorce lors de ce sommet. Mais Theresa May veut y croire : « Je continue de penser qu'un accord négocié est ce qu'il y a de mieux pour le Royaume-Uni et l'Union européenne, je continue de croire qu'un tel accord est réalisable », a-t-elle déclaré ce lundi. Si les Européens ne parvenaient pas à s’entendre cette semaine, la Commission européenne a prévenu qu'un autre sommet pourrait être organisé en novembre. Ce serait alors le sommet de la dernière chance.