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Brexit : la bataille reprend après la trêve de Noël

La Première ministre britannique Theresa May, lors du sommet européen de Bruxelles le 14 décembre 2018.

La Première ministre britannique Theresa May, lors du sommet européen de Bruxelles le 14 décembre 2018. - JOHN THYS / AFP

Theresa May va tenter cette semaine de convaincre les députés britanniques de ratifier l'accord de divorce avec l'UE. La Chambre des Communes reprend ses débats ce mercredi avant de se prononcer mardi prochain. Mais le texte est toujours loin de faire l'unanimité.

Fin de la trêve de Noël pour Theresa May. Mais les députés britanniques ont beau avoir pris deux semaines de congé, la donne n’a pas vraiment changé à la chambre des Communes. Les partisans d'un divorce radical avec l'Union européenne redoutent toujours que le traité de retrait ne piège indéfiniment le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE. Les europhiles, eux, rêvent d'un retour en arrière et militent pour un nouveau référendum.

Opération séduction

Theresa May, elle, martèle toujours son message : « Certains veulent un second référendum afin d'arrêter le Brexit, d'autres cherchent à obtenir un Brexit parfait » a déclaré la Première ministre britannique lors d’un entretien dimanche à la BBC. « Le danger, c'est que nous n'ayons pas de Brexit du tout".

Pour tenter d'amadouer les députés, elle a promis de leur accorder un rôle plus important dans les négociations à venir sur la future relation commerciale avec l'UE. La cheffe du gouvernement britannique a aussi évoqué des mesures concernant l'Irlande du Nord, en vue d'obtenir le soutien des unionistes nord-irlandais. Le DUP est vent debout contre le « filet de sécurité » (« backstop ») visant à empêcher le retour d'une frontière physique entre l'Irlande, qui va rester membre de l’UE, et la province britannique d’Irlande du Nord. Il prévoit la création d'un « territoire douanier unique » englobant l'UE et le Royaume-Uni, avec un alignement réglementaire plus poussé pour l'Irlande du Nord. Le DUP qualifie donc de « poison », cette disposition qui singularise la province britannique.

Des députés divisés

Entre temps, plus de 200 députés, de tous bords, ont écrit à Theresa May pour lui demander d'exclure l'option d'un « no deal », divorce sans accord. Ils seront reçus ce mardi à Downing Street, qui a également convié des députés conservateurs lundi et mercredi dans le cadre de son offensive de charme.

En revanche, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, partisan d’un Brexit radical, a affirmé dans sa tribune hebdomadaire dans le Telegraph qu'un Brexit sans accord correspondait « au plus près » au vote des Britanniques lors du référendum de juin 2016. Il reste donc à la cheffe du gouvernement britannique une semaine pour convaincre les détracteurs de tous bords.

En attendant, le pays se prépare au "no deal" : un test logistique grandeur nature impliquant 89 camions a été organisé ce lundi à partir d'un aéroport désaffecté en Angleterre pour évaluer comment éviter des embouteillages en cas de divorce sans accord, au lendemain du 29 mars, date officielle de sortie de l’UE.

Delphine Liou avec AFP