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Brexit : la France perdrait 3 milliards d'euros en cas de « no deal »

Les entreprises françaises pourraient souffrir d'un Brexit sans accord

Les entreprises françaises pourraient souffrir d'un Brexit sans accord - Daniel LEAL-OLIVAS / AFP

Un Brexit sans accord entraînerait, à l'horizon 2019, des pertes importantes pour les les exportateurs français de biens, à hauteur de trois milliards d'euros en moins.

Le chiffre a de quoi faire frémir. Un Brexit sans accord entraînerait, à l'horizon 2019, des pertes importantes pour les les exportateurs français de biens, à hauteur de trois milliards d'euros en moins, selon une étude de l'assureur-crédit Euler Hermes. 

« Si le Brexit n'est pas suivi par la signature d'un nouveau traité commercial entre l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, les exportateurs français devront chercher de nouveaux débouchés », prévient dans l'étude, Ana Boata, économiste en charge de l'Europe chez Euler Hermes.

De son côté, Bercy a indiqué que « les entreprises françaises doivent se préparer à toutes les options ». « Il s’agit de bien leur expliquer qu’ils doivent se préparer à la fois à ce que le Royaume-Uni devienne un État tiers (en sortant de l’UE) et au risque qu’à fin mars 2019 il n’y ait pas de période de transition » par faute d’accord, a ajouté cette source.

Pour évaluer les pertes, l'assureur-crédit s'est basé sur la mise en place de taxes à l'importation de 4% à 5%, dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui s'appliquerait alors par défaut en cas de « no deal », et sur une chute de la livre, dont le cours passerait de 1,13 euro actuellement à 0,88 euro fin 2019. 

L'automobile, l'aéronautique et la pharmacie touchés

Les secteurs les plus affectés par un tel scénario seraient l'automobile (378 millions d'euros de pertes d'exportations de biens en 2019), les machines et équipements (324 millions), l'électronique (177 millions), l'aéronautique (160 millions) et les boissons (157 millions), détaille le communiqué.

« Le commerce de biens entre la France et le Royaume-Uni est caractérisé par des échanges intra-branches » concentrés dans l'automobile, l'aéronautique et la pharmacie, a détaillé le Trésor dans sa note. 

En 2017, les exportations françaises vers le Royaume-Uni se sont élevées à 31 milliards d’euros, selon une note de la direction générale du Trésor publiée en août. L’excédent commercial français de 3,5 milliards d’euros avec ce pays était le troisième au monde,après ceux dégagés grâce aux échanges avec Hong Kong (5,5 milliards) et Singapour (4,5 milliards). 

Pour se consoler, la France pourra se dire qu'elle n'est pas le pays européen le plus touché. En effet, le plus grand perdant au sein de l'UE, en cas de Brexit sans accord, serait l'Allemagne avec 8 milliards d'euros de pertes. 

La Redaction