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Brexit: la pêche sera le "premier angle d'attaque" de Boris Johnson

Jean-Paul Mulot, représentant permanent de la région des Hauts-de-France au Royaume-Uni, estime sur BFM Business que la pêche sera le premier angle d'attaque des Britanniques pour les négociations commerciales.

Le Brexit, une menace sur le secteur de la pêche française? Aujourd'hui, 45% de la pêche française se fait dans les eaux territoriales britanniques. "On a un avantage, (…) on transforme le poisson britannique", assure Jean-Paul Mulot, représentant permanent de la région des Hauts-de-France au Royaume-Uni, invité sur BFM Business ce lundi.

"On peut dire (aux Britanniques) : on ne va plus transformer votre poisson". Boulogne-sur-Mer "est le premier centre du traitement du poisson (…) en Europe. C'est un énorme poids" souligne-t-il.

"C'est vrai que la pêche c'est petit par rapport aux services financiers" qui "pèsent 20% des échanges avec l'Union européenne". "Les pêcheurs, on a besoin de les protéger. La guerre a commencé: Guernesey, ce weekend, a annoncé que les pêcheurs ne pouvaient plus aller dans (ses) eaux territoriales", avance Jean-Paul Mulot. Il précise que cette mesure est possible en raison du statut spécifique de ce territoire insulaire proche de la Normandie, dépendance de la Couronne britannique avec une très forte autonomie, qui a décidé "d'aller plus loin que les Britanniques".

Industrie essentielle pour les Hauts-de-France

"On voit bien que (la pêche) va être dans la ligne stratégique" de Boris Johnson. "Le symbole de la pêche va être le premier symbole et le premier angle d'attaque" visé par Londres dans les négociations avec les Vingt-Sept, estime le représentant permanent à Londres de la région des Hauts-de-France.

La pêche est une industrie essentielle pour l'économie locale. "On a 850 pêcheurs aujourd'hui dans les Hauts-de-France. Boulogne est le premier port de pêche français. On doit faire face aussi à la concurrence" néerlandaise, explique-t-il. Il faut "aider" les pêcheurs à "rééquiper" leurs navires, à "réinvestir", et puis "dire aux Britanniques : attention, n'allez pas trop loin". Xavier Bertrand, le président de la région, "veut maintenir la relation qu'il appelle 'win-win' avec les Britanniques", mais si "sur la pêche ça ne fonctionne pas, on va fonctionner différemment", prévient-il.

Jérémy Bruno