BFM Business
International

Brexit : ouverture d'une semaine décisive

Theresa May ce jeudi à Londres

Theresa May ce jeudi à Londres - HENRY NICHOLLS / POOL / AFP

A quelques jours d’un sommet européen crucial, Theresa May doit faire face à la fronde de certains ministres sur la question du Brexit. Selon la presse britannique, plusieurs membres de son cabinet n’auraient pas apprécié les concessions accordées à l’UE pour décrocher un accord sur l’épineux dossier irlandais.

C’est un dilemme insoluble pour Theresa May : si la cheffe du gouvernement britannique fait trop de concessions à l'Union européenne, elle se met à dos une partie de ses ministres et des parlementaires conservateurs. Selon la presse britannique, la Première ministre aurait informé jeudi soir son cabinet restreint de l’imminence de la signature d’un accord, notamment sur la délicate question de la frontière irlandaise, principale pierre d’achoppement des négociations entre Londres et Bruxelles.

Afin d'éviter le retour d'une frontière physique et des contrôles administratifs entres les deux Irlande, les négociateurs seraient parvenus à la solution suivante : l’Irlande du Nord, province britannique, serait maintenue dans l’union douanière et continuerait de s'aligner sur les règles du marché unique européen, le temps de conclure un accord permanent sur ce dossier.

Le DUP menace de lâcher Theresa May

Mais cette solution, appelée « backstop », ou clause de sauvegarde, est loin de faire l'unanimité. Elle hérisse les unionistes nord-irlandais du DUP, dont Theresa May dépend au Parlement. « Il ne peut pas y avoir de barrières commerciales au sein du marché intérieur britannique, qui porteraient atteinte à l'économie de l'Irlande du Nord », avait averti mardi la présidente du DUP, Arlene Foster, à l'issue d'une rencontre avec Michel Barnier. 

Si les dix députés du DUP votent contre le budget du gouvernement, qui doit être présenté au Parlement le 29 octobre, cela pourrait déclencher un vote de confiance et, s'il était perdu, des élections anticipées.

Certains ministres menacent de démissionner

Cette « clause de sauvegarde » hérisse aussi la frange la plus europhobe du parti conservateur et certains ministres qui veulent une coupure nette avec l'UE. Ils redoutent notamment que cette solution ne devienne permanente et n'empêche le Royaume-Uni de conclure des accords commerciaux avec des pays tiers après la sortie de l'UE.

Plusieurs d'entre eux auraient menacé de démissionner, selon la presse britannique. Downing Street aurait tenté de les rassurer et aurait balayé le scénario d'une union douanière à durée illimitée. Mais jusqu'au prochain sommet européen la semaine prochaine et même jusqu’à la fin des négociations, Theresa May devra se battre simultanément sur deux fronts : un front intérieur, à Londres et un front extérieur, à Bruxelles.