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Brexit : le coût pour l'économie britannique

La Première ministre britannique Theresa May au Pays de Galles mardi 27 novembre pour promouvoir son plan sur le Brexit.

La Première ministre britannique Theresa May au Pays de Galles mardi 27 novembre pour promouvoir son plan sur le Brexit. - Paul ELLIS / AFP / POOL

Un Brexit sans accord aurait un coût plus élevé qu'avec le deal négocié par Theresa May. C’est la conclusion d’un rapport publié ce mercredi par le Trésor britannique et qui tombe au bon moment pour la Première ministre, qui fait la promotion de on plan dans tout le Royaume-Uni.

Quelque soit le scenario de sortie de l'Union européenne, le Brexit aura un coût. Mais ce coût sera bien plus élevé si le Royaume-Uni divorce sans accord.

Un choc plus violent que la crise de 2008

Une sortie de l'UE sans transition serait un choc plus violent pour l'économie britannique que la crise financière de 2008, selon une étude publiée ce mercredi par la banque d'Angleterre : une absence d'accord provoquerait, à l'horizon 2024, un recul de 8% du PIB britannique, un effondrement de 25% de la livre, une hausse du taux de chômage à 7,5 % et une augmentation de l'inflation à 6,5 %. Elle serait équivalente aux chocs pétroliers des années 1970 a alerté la semaine dernière le gouverneur de la BoE, Mark Carney.

Ce rapport de la Banque d'Angleterre vient compléter un autre rapport, publié ce même jour par le Trésor britannique, et selon lequel un « no deal » amputerait en effet la croissance britannique de 9,3% en 15 ans.

L'accord de Theresa May moins coûteux pour le PIB

En revanche, un divorce avec accord permettrait de limiter la casse : selon le rapport du Trésor, le traité de retrait négocié par Theresa May et validé dimanche à Bruxelles, ne coûterait que 3,9% au PIB britannique sur la même période, à condition que le Royaume-Uni signe tous les accords de libre-échange qu'il espère. Les auteurs du rapport précisent que ces projections doivent être prises avec des pincettes « en raison des incertitudes inhérentes à ce type d'analyse économique ».

« Cette analyse ne montre pas que nous serons plus pauvres à l'avenir », a déclaré la cheffe du gouvernement ce mercredi devant les députés britanniques, « elle montre que nous irons mieux avec cet accord ».

Une analyse que les partisans d'un divorce radical remettent en question, à commencer par l'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson : « L'establishment économique britannique a toujours tort (...) Les économistes n'arrivent pas à donner de prévisions sur six mois, pourquoi devrions-nous les croire sur leurs prévisions à 15 ans ? " a ironisé l'ex chef de la diplomatie britannique sur Twitter.

Le chancelier de l’échiquier Philip Hammond, partisan de l'accord, a apporté son soutien à la cheffe du gouvernement : « d'un point de vue purement économique, quitter l'UE aura un coût (...). Ce que la Première ministre essaie de faire, c'est minimiser ce coût », a-t-il affirmé sur la BBC Radio 4.

Un rapport qui tombe à pic

Ce rapport tombe en tout cas à pic pour la Theresa May, qui a démarré ce mardi une tournée dans tout le Royaume-Uni pour convaincre les Britanniques de soutenir son plan. Après le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, elle s’est rendue en Ecosse ce mercredi. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon est vent debout contre cet accord qu’elle a qualifié « d’inacceptable », car il rendrait les Ecossais « plus pauvres », selon une étude publiée par son gouvernement.

La tâche s’annonce donc difficile pour Theresa May. Mais la Première ministre et ses soutiens espèrent que les parlementaires, qui doivent se prononcer le 11 décembre prochain, sauront, en dernier ressort, se montrer raisonnables et voteront pour cet accord afin de ne pas plonger le pays dans le chaos d’un « no deal».