Brexit : le débat démarre à Westminster
A priori, l'équation est impossible pour Theresa May, tant la Première ministre a réussi à rassembler une coalition pour le moins inédite contre son plan. Elle doit faire face tout d’abord à une opposition venue de son propre camp : une petite centaine d'élus conservateurs, europhobes, rêvent d'un divorce radical avec l'Union européenne, d’un « Hard Brexit » qui transformerait le Royaume-Uni en pays ultra libéral et déréglementé.
Les alliés nord-irlandais voteront contre l'accord
Theresa May ne peut pas compter non plus sur ses alliés nord-irlandais au Parlement, les unionistes du DUP, furieux du statut spécial accordé à la province britannique dans l’accord de retrait. En singularisant l’Irlande du Nord du reste du Royaume-Uni, ce deal représente donc un pas vers la réunification de l’Irlande, inacceptable selon eux.
Les europhiles du parti Libéral-Démocrate et les nationalistes écossais, furieux de devoir quitter l’Union européenne contre leur gré (l’Ecosse a voté à 62 % pour rester dans l’UE) sont également opposés à cet accord.
Certains travaillistes pourraient se rallier à Theresa May
Du côté des députés travaillistes, on est officiellement contre ce plan. Mais certains pourraient se rallier à Theresa May et voter en faveur de son plan : tout d’abord pour éviter un divorce sans accord, le fameux « no deal » tant redouté par les milieux économiques. Ensuite, certains députés du Labour souhaitent respecter la volonté des électeurs travaillistes qui ont voté en faveur du Brexit dans certaines circonscriptions.
L'opposition travailliste semble donc paradoxalement, la seule planche de salut de la conservatrice Theresa May pour espérer faire passer cet accord si controversé.