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Brexit : le « No deal », angoisse du monde des affaires

Banques et courtiers de la City attendent, anxieux, le résultat du vote sur le Brexit mardi 19 janvier.

Banques et courtiers de la City attendent, anxieux, le résultat du vote sur le Brexit mardi 19 janvier. - TOLGA AKMEN / AFP

Les patrons britanniques mettent la pression sur le Parlement à 4 jours du vote sur le Brexit. L’éventuel rejet de l’accord de retrait mardi soir alimente les craintes d'un « No deal », scénario du pire pour les milieux d'affaires.

« Ne nous y trompons pas, une absence d'accord serait ingérable ». L'avertissement est signé de Carolyn Fairbairn, directrice générale de la CBI l'équivalent du Medef au Royaume-Uni.

La principale organisation patronale britannique hausse le ton à quelques jours d'un vote crucial du Parlement britannique qui provoque des turbulences sur les marchés financiers. Car le feu vert des députés britanniques au plan de Theresa May semble plus qu’incertain, ce qui alimente les craintes d'un divorce sans accord, scénario du pire pour les milieux d'affaires.

Dispositif spéciaux mardi soir à la City

Banques et courtiers ont d'ailleurs prévu des dispositifs spéciaux mardi soir pour pouvoir répondre aux questions et inquiétudes de leurs clients, en cas de forte volatilité sur les marchés, et de turbulences sur la livre sterling.

Le géant Barclays va mobiliser davantage de personnel à Londres, New York et Singapour, en particulier pour ses équipes spécialisées dans les devises. Le courtier en ligne AJ Bell s'est également préparé à être sollicité davantage que d'habitude tandis que la société financière Hargreaves Lansdown a prévu d'augmenter de 40% les moyens dédiés à ses clients si besoin.

« Conséquences profondes et durables » 

Mais au-delà des éventuels soubresauts attendus sur les marchés la semaine prochaine, les milieux d'affaires redoutent les conséquences à long terme d'un « No deal » : nouveaux coûts et droits de douane pour les entreprises, ports perturbés, pénurie de pièces, disparition d'accords commerciaux avec le Japon, la Corée du Sud et la Turquie, dont le Royaume-Uni profite actuellement via l'Union européenne. Ces conséquences « seraient profondes, étendues et durables », a prévenu Carolyn Fairbairn, qui table sur une chute de 8% du Produit intérieur brut.

« La responsabilité d'assurer une sortie ordonnée est désormais entre les mains du Parlement. Chaque parlementaire est démocratiquement choisi pour préserver la sécurité et la prospérité du pays. Et la semaine prochaine, ce sera un test », a déclaré la dirigeante patronale.

Rédaction avec AFP