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Brexit : les chances d’un sommet en novembre s’amenuisent

Theresa May quitte le 10, Downing street à Londres, le 31 octobre dernier.

Theresa May quitte le 10, Downing street à Londres, le 31 octobre dernier. - Tolga AKMEN / AFP

Le cabinet de Theresa May s’est séparé ce mardi sur un constat de désaccord sur le Brexit. Les ministres sont toujours divisés sur la question de l’Irlande du Nord.

Le chancelier autrichien, qui préside l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, avait qualifié cette réunion de « très importante ». Mais Theresa May et ses ministres, qui s'étaient réunis ce mardi pour examiner l’état des négociations avec l’UE et le risque d’un départ sans accord, ne sont pas parvenus à surmonter leurs désaccords sur la question de l’Irlande du Nord. La Première ministre espère toujours parvenir à un accord mais pas « à n'importe quel prix », a relaté son porte-parole à l'issue de la réunion. « Il reste encore beaucoup à faire » a-t-il précisé.

L'Irlande du Nord, principale pierre d'achoppement

Les discussions butent sur les détails du « backstop », ce filet de sécurité, ou clause de sauvegarde, qui éviterait le retour d’une frontière physique entre la province britannique de l'Irlande du Nord, qui s’apprête à sortir de l’Union européenne, et la République d'Irlande, qui va, elle, rester membre de l’UE. Ce filet de sécurité implique le maintien de l'Irlande du Nord dans l'union douanière et le marché unique, en attendant la signature d'un accord commercial post-brexit. Une option rejetée par les partisans d’une rupture nette avec l’UE : ces derniers redoutent que le Royaume Uni ne soit contraint de se plier aux règles commerciales de l’UE pendant des années. Leur objectif est au contraire que le Londres puisse signer rapidement des accords commerciaux hors de l’Union.

Union douanière ou pas ?

A l’inverse, dans l’opposition, les Travaillistes réclament une union douanière permanente : « Sinon, je ne vois pas comment le monde des affaires peut investir sur le long terme » a déclaré ce mardi John McDonnell, le chancelier de l’Échiquier du cabinet fantôme du Labour. Et de mettre la pression sur Theresa May : « Nous ne soutiendrons qu’un accord permanent ». La Première ministre britannique est prévenue : elle devra compter avec l’opposition des députés travaillistes à Westminster. Mais faudrait-il encore qu’elle parvienne à négocier un accord avec Bruxelles. Et pour l’instant, on en est encore loin. Les parties en présence ont encore jusqu'à fin décembre pour surmonter leurs divisions, faute de quoi, Londres et Bruxelles devront se résoudre à un divorce sans accord, au « saut de la falaise » tant redouté par les milieux d’affaires.