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Brexit : les douanes redoutent "le manque de préparation des entreprises"

Le retour des contrôles douaniers entre le Royaume-Uni et l'UE risque de créer des ralentissements à la frontière si les entreprises ne sont pas suffisamment préparées, s'inquiète Jean-Michel Thillier, directeur général adjoint des douanes.

Dans le sillage du Brexit, les contrôles douaniers entre les deux rives de la Manche seront bientôt de retour. "Ce qu'on redoute, c'est le manque de préparation des entreprises, avec les difficultés que cela pourrait créer au niveau de la frontière avec des possibilités de ralentissement (…). C'est pour ça que les dix mois qui nous séparent de la fin de l'année vont être beaucoup orientés vers la formation des entreprises", explique Jean-Michel Thillier, directeur général adjoint des douanes, qui était ce jeudi l'invité de BFM Business.

Jean-Michel Thillier évoque notamment les entreprises "qui ne sont pas habituées à travailler avec des pays tiers", soit "la majorité" des entreprises tricolores. Ces sociétés "vont découvrir les formalités douanières, ce qu'elles ne faisaient pas avant. Elles vont devoir travailler avec des prestataires qu'elles ne connaissaient pas, les commissionnaires en douane. Il va falloir qu'elles revoient un petit peu leur schéma logistique (…). La facturation est à penser : la valeur en douane ce n'est pas une valeur pour le fisc", énumère-t-il.

Origine des marchandises

Sans oublier, ajoute-t-il, "l'origine des marchandises". "C'est un point qui est important" pour les entreprises françaises, assure Jean-Michel Thillier. "Si vous faites fabriquer une partie de votre production" de l'autre côté de la Manche, il faudra se demander si "ce qu'aura apporté l'ouvraison (mise en oeuvre de la matière première dans l'industrie, NDLR) au Royaume-Uni aura modifié ou pas l'origine de ma marchandise", prévient le directeur général adjoint des douanes françaises.

"Quand on va à l'export dans des pays qui sont liés pour un accord de libre-échange avec l'Union européenne, ce n'est pas indifférent de pouvoir affirmer que ma marchandise est d'origine communautaire, et donc accéder à des droits réduits ou des droits nuls", signale-t-il.

Jérémy Bruno