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Brexit: les pêcheurs européens ne veulent pas être une "variable d'ajustement"

Invité sur BFM Business, le directeur général du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, Hubert Carré, est revenu sur l'enjeu de la pêche dans le dossier du Brexit, alors que le Royaume-Uni dispose des eaux les plus poissonneuses.

Alors que les Britanniques s'apprêtent à sortir officiellement de l'Union européenne ce vendredi (et à entrer dans une phase de transition avant une séparation totale), plusieurs questions majeures vont rapidement atterrir sur la table des négociations entre Londres et Bruxelles.

A commencer par la pêche, un des sujets les plus sensibles. "La pêche est un sujet principal parce que, bien entendu, c'est un sujet économique qui concerne aussi l'Union européenne. Mais c'est aussi un enjeu géographique" explique le directeur général du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, Hubert Carré, qui était invité ce mercredi sur le plateau de "12H, l'Heure H" sur BFM Business.

En France, le secteur représente un chiffre d'affaire de 1,8 milliard d'euros, plus de 48.000 emplois directs et 75.000 navires. Surtout, "30% du chiffre d'affaire de la pêche française dans les entreprises qui pêchent, ça vient des eaux britanniques" souligne Hubert Carré.

"On n'est pas du tout dans le même rapport de force"

D'autant plus que les pêcheurs européens viennent principalement y lever leurs filets car les eaux britanniques sont très poissonneuses. "Avec le réchauffement climatique, ça devient compliqué quand même" tempère le représentant des pêcheurs qui s'appuie sur des études de suivis des bars, en mer du Nord et dans la Manche.

En revanche, "les Britanniques exportent 80% de leur pêche, dont 75% vers l'Union européenne" indique-t-il. Donc, "par rapport aux autres secteurs économiques, on n'est pas du tout dans le même rapport de force."

Une chose est sûre, "la pêche a toujours été le grain de sable dans la construction européenne" souligne Hubert Carré. Et pour cette année charnière, "on ne veut pas que la pêche soit la variable d'ajustement". En clair, les pêcheurs européens espèrent un statu quo, qui serait "gagnant-gagnant" pour tout le monde. A voir si les Britanniques et l'UE seront d'accord…

Thomas Leroy