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Bercy veut aider les PME françaises, loin d’être prêtes à faire face à un Brexit dur

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- - AFP

Si les grandes entreprises semblent avoir anticipé une sortie de l’UE sans accord, les PME notamment exportatrices ne sont pas prêtes à absorber le choc. Une réunion de sensibilisation est organisée pour les aider.

Si la France semble mieux résister que prévu aux incertitudes liées au Brexit, avec notamment une croissance qui faiblit moins que celle de ses voisins, une sortie sans accord aura mécaniquement des conséquences sur l’activité des entreprises exportatrices. Pour Bercy, les grands groupes sont en ordre de marche pour absorber un no deal. Les PME en revanche... beaucoup moins.

Du fait des nombreux reports, elles ont en effet eu du mal à anticiper une sortie dure de la Grande-Bretagne de la zone euro. Pour mieux les accompagner, Bercy et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) entendent identifier les liens des entreprises avec la Grande Bretagne et leurs conséquences potentielles en cas de "hard Brexit". Objectif notamment, diversifier les approvisionnements dès maintenant et proposer des plans B pour les entreprises exportatrices. Une réunion de sensibilisation est d’ailleurs prévue ce mardi à Bercy.

Interrogé ce lundi sur BFM Business, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, a appelé les PME à ne plus perdre de temps.

Des risques forts

Le Medef est sur la même longueur d’onde. "Les risques sont évidemment très forts. Donc les entreprises doivent s’y préparer", expliquait ainsi à l'antenne de BFM Business la semaine dernière Bernard Spitz, président de la Fédération française de l'assurance (FFA) et président du pôle International et Europe du Medef. Pour les PME, "cela demande de l’investissement, du temps, du conseil, c’est compliqué. Tout le monde peut espérer qu’il y aura une solution politique. Mais c’est un jeu de poker avec Boris Johnson (le Premier ministre britannique, NDLR) qui veut montrer son intransigeance". Et de poursuivre : "En tout cas, le message est clair, les entreprises françaises doivent se préparer".

Rappelons que 10 à 15% des PME françaises sont exportatrices. Mais pour celles-ci, notamment dans l'agroalimentaire, les délais de formalités douanières par exemple pourraient bien engendrer de lourdes pertes. La douane française a donc élaboré un dispositif de dédouanement électronique, une sorte de frontière intelligente pour simplifier le transport des marchandises.

O.C.