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Brexit : les Travaillistes prônent un 2ème référendum

Le leader du Parti travailliste Jeremy Corbyn à un rassemblement en Angleterre le 23 février dernier.

Le leader du Parti travailliste Jeremy Corbyn à un rassemblement en Angleterre le 23 février dernier. - OLI SCARFF / AFP

Le leader du Labour, très réticent au départ, s’est dit favorable à l'organisation d'un second référendum sur la sortie de l'UE, une idée soutenue par 80% des militants.

Jeremy Corbyn a changé son fusil d’épaule. Le leader de l’opposition travailliste a annoncé ce lundi devant des parlementaires qu’il était prêt à soutenir au Parlement un amendement proposant l’organisation d’un second référendum sur la sortie de l’Union européenne, « pour empêcher que le Brexit nuisible voulu par les Tories (les conservateurs) soit imposé au pays ».

Un tournant

C’est un tournant pour le parti travailliste : jusqu’ici, Jeremy Corby, plutôt eurosceptique, s’était montré plus que réticent à cette idée pourtant défendue par 80 % des adhérents du Labour. Leur leader ne voulait pas s'aliéner les électeurs des régions du Midland et du nord de l’Angleterre qui ont voté majoritairement en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016.

L’objectif du leader travailliste est de forcer Theresa May à exclure un divorce sans accord avec l’UE, ce que la Première ministre britannique a refusé de faire jusqu’à présent afin de ne pas froisser les europhobes du parti conservateur et ses alliés nord-irlandais, toujours prompts à la lâcher au Parlement.

Une fusée à trois étage

L’engagement du Labour pour un 2e référendum est en fait une fusée à trois étages : le premier étage sera le dépôt ce mercredi au Parlement, d’un amendement qui propose de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière permanente avec l’UE, tout en conservant une « étroite harmonisation avec le marché unique ». Cette proposition n’a aucune chance d’être acceptée par Bruxelles, car elle implique de conserver les avantages de l’UE sans y adhérer et n'a d'autre part aucune chance d’être adoptée à la Chambre des Communes, car le Labour n’y est pas majoritaire. Mais il s'agit là de montrer que le parti peut être aussi force de proposition.

Le 2e étage de la fusée sera de soutenir un amendement qui devrait aussi être déposé ce mercredi et qui vise à reporter la date prévue pour le Brexit afin d’empêcher le « No deal ». Cet amendement, s’il est soumis au vote pourrait être soutenu par le Labour et des conservateurs effrayés par le « No deal ».

C'est le 3ème et dernier étage de la fusée qui concerne en fait le 2ème référendum. Le parti travailliste s’engagerait à soutenir un amendement proposant à Theresa May d’approuver l’accord négocié avec Bruxelles, mais à condition de le soumettre ensuite à un « vote populaire » (le terme exact employé par les partisans d’une 2ème consultation). Le chemin est donc encore loin avant que ce scenario devienne réalité.