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Brexit: Londres prêt à payer 40 milliards d'euros?

Londres prêt à payer 40 milliards d'euros dans le cadre du Brexit

Londres prêt à payer 40 milliards d'euros dans le cadre du Brexit - Daniel LEAL-OLIVAS / AFP

Selon le Daily Telegraph, Londres serait prêt à régler l'Union européenne à hauteur de 40 milliards d'euros dans le cadre du Brexit. Une information rapidement démentie par le gouvernement britannique.

40 milliards d'euros. C'est le montant que serait prêt à payer le Royaume-Uni à l'Union européenne dans le cadre du règlement financier qui accompagnera sa sortie de l'UE, d'après des sources gouvernementales citées par le Sunday Telegraph. Une somme toutefois bien inférieure au montant de la facture évalué officieusement entre 60 et 100 milliards d'euros du côté européen.

Interrogée à ce sujet par l'AFP, une source gouvernementale a refusé de s'exprimer sur des "spéculations", soulignant que Londres "respecterait ses obligations internationales" vis à vis de l'UE, mais ne paierait "pas plus que ce qui est nécessaire".

Ce lundi, le gouvernement britannique a même déclaré qu'il ne "reconnaissait pas" le montant de 40 milliards d'euros. "La Première ministre a dit clairement dans sa lettre activant l'article 50 que la Royaume-Uni et l'UE devaient discuter d'un règlement équitable à la fois de nos droits et de nos obligation en tant qu'État membre de l'UE", a indiqué le porte-parole de Theresa May. 

Négocier un accord sur les futures relations commerciales entre Londres et l'UE

Selon le Sunday Telegraph, qui dit se référer à des responsables gouvernementaux parlant sous couvert d'anonymat, le règlement de la facture à hauteur de 40 milliards d'euros pourrait s'opérer à une seule condition. À savoir que la Grande-Bretagne serait prête à payer si l'UE accepte de négocier le règlement financier dans le cadre d'un accord général sur les futures relations entre Londres et le bloc européen, et notamment sur les relations commerciales.

Bruxelles, pour sa part, estime qu'avant que des discussions sur un accord de libre-échange ne puissent commencer, des progrès doivent être faits sur le règlement financier, ainsi que sur les droits des citoyens européens résidant en Grande-Bretagne et sur la question de la frontière entre l'Irlande du Nord et l'Irlande.

10 milliards d'euros nets pendant trois ans 

Selon le Telegraph, les responsables britanniques envisagent de proposer une transaction dans laquelle le Royaume-Uni continuerait à effectuer des paiements annuels de 10 milliards d'euros nets à l'UE pendant une durée pouvant atteindre trois ans après son départ de l'Union, qui doit intervenir en mars 2019. Ces sommes, qui seraient versées en contrepartie d'un accès maintenu de Londres au marché unique européen, constitueraient "un acompte" sur la facture finale.

Le négociateur en chef de l'UE, le Français Michel Barnier, a jusqu'à présent refusé de citer publiquement un chiffre pour la facture du départ de la Grande-Bretagne. Il a déclaré que la "méthodologie" qui sera utilisée pour déterminer combien la Grande-Bretagne paiera devrait être élaborée au cours de la première phase des négociations du Brexit, qui doit prendre fin en octobre.

Le Royaume-Uni s'engage à honorer ses dettes

Côté britannique, le ministre des Finances Philip Hammond avait assuré en juillet dernier que son pays honorerait ses dettes vis-à-vis de l'Union européenne. "Nous sommes un pays qui honore ses obligations. Si il y a un montant que nous devons et qu'il est correctement quantifié et vérifié, bien sûr que nous nous en acquitterons. Nous ne sommes pas un pays qui fuit ses dettes", avait-il déclaré, jugeant toutefois "ridicule" et "fantaisiste" le montant de 100 milliards d'euros parfois avancé.

La facture inclut notamment les contributions déjà promises au budget de l'Union et à toutes les institutions ou entités établies par les Traités européens.

P.L avec AFP