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Brexit: « Nous sommes dans une impasse »

Theresa May a tenu une allocution télévisée ce vendredi, au lendemain du Sommet de Salzbourg.

Theresa May a tenu une allocution télévisée ce vendredi, au lendemain du Sommet de Salzbourg. - Ben STANSALL / AFP

La Première ministre britannique Theresa May a estimé vendredi que les négociations du Brexit entre Londres et Bruxelles étaient « dans une impasse ». Elle laisse entrevoir la possibilité d'un « no deal ».

« Nous sommes dans une impasse », a déploré ce vendredi Theresa May. La Première ministre britannique s'exprimait depuis son bureau de Downing Street, au lendemain d'un Sommet européen où les 27 ont rejeté sa proposition de créer une zone de libre-échange pour les biens industriels et les produits agricoles. « Il est inacceptable de rejeter la proposition de l'autre partie sans explication détaillée et sans contre-proposition », a-t-elle regretté, demandant à être traitée « avec respect » par les dirigeants européens.

Londres attend les propositions des 27

Theresa May a maintenu que le « plan de Chequers », dévoilé par son gouvernement en juillet, restait « la meilleure manière de protéger les emplois ici (au Royaume-Uni) et en Europe ». Cette proposition doit aussi, selon le gouvernement britannique, permettre de maintenir les échanges économiques sans créer de « frontière physique » entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Theresa May a d'ailleurs à son tour rejeté le « filet de sécurité », « backstop » en anglais, qui consiste à maintenir l'Irlande du Nord dans l'Union européenne, faute d'accord : « Comme je l'ai déjà dit, c'est inacceptable. Cela reviendrait à disloquer notre pays », a-t-elle soutenu. La Première ministre dépend du Parti unioniste démocrate (DUP) d'Irlande du nord, qui refuse catégoriquement que la province soit traitée différemment du reste du Royaume-Uni.

Theresa May face aux Conservateurs le week-end prochain.

Par cette allocution, la Première ministre essaye de redorer son blason, après un sommet de Salzbourg décrit comme comme une humiliation par l'ensemble de la presse britannique. Mais cette contre-attaque est aussi une opération de politique intérieure : dans une semaine, son parti se réunit en congrès, et Theresa May va devoir affronter des conservateurs profondément divisés sur la question et notamment les partisans d'un Brexit dur qui n'attendent qu'une chose : lui voler sa place

Chute de la livre sterling

La livre britannique, déjà en baisse face au dollar et à l'euro, a brusquement accru ses pertes suite au discours de Mme May. Selon Craig Erlam, analyste pour Oanda, les investisseurs peuvent "potentiellement" interpréter les propos de Mme May « comme un signe qu'une sortie sans accord est une possibilité réelle et de plus en plus probable ».

La rédaction avec AFP, Reuters