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Brexit : nouveau camouflet pour Theresa May

Theresa May, Première ministre britannique

Theresa May, Première ministre britannique - JESSICA TAYLOR / AFP

Les députés britanniques ont voté un amendement lundi soir qui va leur permettre de reprendre le contrôle du Brexit et de se prononcer sur des options alternatives à l’accord de Theresa May. Ils espèrent rassembler une majorité autour d’un « soft Brexit ».

C’est un nouveau camouflet pour Theresa May. Négligeant les instructions de vote de la Première ministre, les députés britanniques ont approuvé lundi soir par 329 voix contre 302, un amendement qui va leur permettre ce mercredi, de donner leur avis sur plusieurs options alternatives au plan de retrait de Theresa May : sortie sans accord, maintien dans l’union douanière et le marché unique, nouveau référendum, voire annulation de la sortie de l'Union européenne.

Une majorité pour un « soft Brexit » ?

Le maintien dans l’union douanière est la seule option qui a ses chances de rassembler une majorité interpartis, autour de députés conservateurs et travaillistes, souhaitant conserver des liens étroits avec l’UE.

Reste que ces votes, « indicatifs », ne sont pas contraignants et Theresa May a d’ores et déjà déclaré qu’il était hors de question d’approuver une formule qui empêcherait le Royaume-Uni de signer des accords commerciaux avec le reste du monde, comme promis aux Britanniques lors du référendum de 2016.

Si les députés ne parviennent pas à s’entendre sur l’une de ces options alternatives et que leur initiative tourne au fiasco, Theresa May pourrait soumettre une nouvelle fois l’accord de retrait négocié avec Bruxelles, un accord que les parlementaires ont déjà, par deux fois, massivement rejeté. Lundi avant le vote de la soirée, elle a dû admettre que cet accord n'avait toujours « pas le soutien suffisant » des parlementaires. Mais la dirigeante britannique ne renonce pas pour autant et « continue à discuter avec des collègues de la Chambre pour trouver des soutiens de façon à ce que nous puissions organiser un vote cette semaine."

Vote de l’accord ou report longue durée

En cas de troisième rejet de son accord, la cheffe du gouvernement sera obligée le 12 avril prochain de demander un report longue durée et donc d'organiser des élections européennes.

Les partisans du Brexit, furieux de voir ainsi la sortie de l’UE repoussée aux calendres grecques, pourraient se rebeller, organiser une motion de défiance à son encontre et déclencher ainsi des élections anticipées.

Quant à l’option d’une sortie sans accord, Theresa May l’a de facto écartée ce lundi : la Première ministre a en effet promis qu’un No deal « n’aurait pas lieu sans accord des Communes ». Or, cette option a déjà été rejetée le mois dernier par une majorité de députés britanniques, qui la jugent catastrophique pour l’économie britannique.

La Première ministre espère ainsi mettre la pression sur les partisans du Brexit, afin qu’ils votent son accord, faute de quoi, ils devront se résoudre à accepter un report long du Brexit et voir la sortie de l’Union européenne reportée sine die.