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Brexit : nouvelle étape dans les négociations

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- - JOHN THYS / AFP

Londres et Bruxelles se sont mis d'accord ce jeudi sur la déclaration politique qui doit définir le cadre de la relation future, une fois leur divorce consommé. Ce texte doit être validée avec l'accord de retrait, dimanche, lors d'un sommet européen spécial à Bruxelles.

« Un partenariat économique ambitieux ». Après leur accord de divorce, dévoilé la semaine dernière, voilà ce que Londres et Bruxelles ont l'intention de négocier désormais, afin de définir leur future relation.

Zone de libre-échange

Selon le texte de 26 pages publié ce jeudi par la Commission européenne, « ce partenariat englobera une zone de libre-échange et une coopération sectorielle plus large ». Il prévoit l'absence de tarif douanier dans tous les secteurs, mais mettra fin à la liberté de circuler des personnes, ce qui était une exigence des Brexiters. « Les deux parties s'emploieront à parvenir à une libéralisation des services bien au-delà de leurs engagements devant l'Organisation mondiale du commerce", poursuit le texte. Quant aux services financiers, les deux parties vont essayer de d'élaborer un système qui permettra aux institutions britanniques de continuer à faire des affaires dans l'UE, sous certaines conditions.

Autre exigence des Brexiters exaucée : la possibilité pour le Royaume-Uni de « développer sa propre politique commerciale en dehors de ce partenariat économique ». Autre sujet de négociation : le filet de sécurité destiné à éviter le retour d'une frontière physique entre les deux Irlande : les deux parties se sont engagé à trouver un dispositif permanent. Enfin, la période de transition post-Brexit, prévue pour l'instant à la fin 2020, pourra être prolongée d'un à deux ans. Durant cette transition, le Royaume-uni n'aura plus de droit de vote mais continuera à contribuer financièrement au budget de l'UE. 

Cette déclaration sera jointe à l’accord de retrait et les deux textes devront être validés d'abord par les 28 chefs d'Etat et de gouvernement, puis par les parlements britannique et européen. Elle n'est pas juridiquement contraignante, elle pourra être modifiée après la ratification du traité du divorce, mais en attendant, elle suscite déjà bien des controverses au royaume uni.

Gibraltar et la pêche 

Mais toutes les difficultés n’ont pas été aplanies pour autant. Tout d'abord, l'Espagne réclame que soit inscrit noir sur blanc qu'elle disposera d'un droit de veto sur les négociations futures concernant l'enclave britannique de Gibraltar, située dans le sud l'Espagne, faute de quoi, elle s'opposera à tout accord sur le Brexit ce dimanche. Ensuite, des pays comme la France insistent pour que les Européens aient accès aux eaux territoriales britanniques en échange de l'accès futur au marché européen pour les poissons pêchés par les Britanniques. « C'est aux Etats membres (de l'UE) de travailler et d'arriver à une validation dimanche » de l'accord, a déclaré le porte-parole de la Commission.

Delphine LIOU avec AFP et Reuters