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Brexit : Paris se prépare au pire

La ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau et le porte-parole du Gouvernement Benjamin Griveaux après la présentation du projet de loi habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnances en cas de "No Deal"

La ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau et le porte-parole du Gouvernement Benjamin Griveaux après la présentation du projet de loi habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnances en cas de "No Deal" - LUDOVIC MARIN / AFP

La France envisage toutes les hypothèses sur le Brexit et notamment une absence d'accord entre le Royaume-Uni et l'UE. Le gouvernement prépare donc une série d’ordonnances pour contrer les effets d’un non-accord.

Le gouvernement français étudie tous les scenari autour du Brexit, même les pires. Il a donc présenté ce mercredi un projet de loi pour pouvoir adopter, par ordonnances, toutes les mesures nécessaires en cas d'absence d'accord. Deux cents dispositions ont été identifiées par tous les ministères concernés par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Une circulation fluide des biens et des personnes

L'objectif de ce texte est multiple. Il s'agit tout d'abord de protéger les ressortissants britanniques résidant en France pour leur éviter de se retrouver en situation irrégulière, si jamais Londres ne parvient pas à un accord avec Bruxelles. 

Il s'agit aussi d'assurer une circulation fluide des personnes et des marchandises, « en particulier sous le tunnel sous la Manche » a précisé la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau. Le gouvernement veut notamment organiser les futurs contrôles douaniers, réglementaires et sanitaires, afin d'éviter par exemple une rupture dans l'approvisionnement des médicaments entre le Royaume-Uni et la France. 

« Ce n'est pas un acte de défiance »

Bercy de son coté veut accompagner au mieux les entreprises et assurer la continuité des contrats et des autorisations d'exportations, par exemple les contrats militaires et spatiaux à destination de la Grande-Bretagne.

« Ce n'est pas un acte de défiance ni par rapport à l'état de la négociation ni par rapport à nos partenaires britanniques », a tenu à préciser le gouvernement. « Mais il est légitime que le gouvernement se prépare à l'ensemble des cas de figure et notamment un Brexit sans accord », a expliqué son porte-parole, Benjamin Griveaux. Bref, à amortir le choc d'un éventuel « no deal ».

Delphine LIOU avec Reuters