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Brexit: les différents scénarios possibles au Parlement britannique

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- - Glyn Kirk - AFP

Ce samedi, c'est le "Big Day" au Royaume-Uni. Les parlementaires britanniques se réunissent pour se prononcer sur l'accord obtenu entre Londres et Bruxelles.

Brexit or not Brexit ? Une partie de la réponse sera donnée ce samedi à Londres, au Parlement britannique. Vote de l'accord ? Rejet ? Ou encore statu quo ?

Que se passe-t-il au parlement britannique ce samedi ?

Après l'accord obtenu entre Boris Johnson et l'Union européenne sur une sortie ordonnée du Royaume-Uni, les parlementaires britanniques se réunissent pour une session extraordinaire, ce samedi. C'est seulement la quatrième fois depuis 1939 que ces derniers sacrifient leur samedi pour un vote crucial. La dernière fois, c'était d'ailleurs en 1982 lors de la guerre des Malouines.

Les parlementaires devront, en théorie, adopter ou refuser ce nouvel accord, lors d'un vote qui pourrait avoir lieu dans l'après-midi ou dans la soirée.

Mais, comme c'est souvent le cas depuis le début du Brexit, rien n'est simple. La session a débuté, ce matin, par un discours de Boris Johnson, suivi d'une série de questions-réponses au Premier ministre. Puis un certain nombre d'amendements sont examinés. 

L'accord a-t-il une chance de passer ?

C'est la grande question. Si le parti unioniste d'Irlande du Nord est opposé au texte, tout comme le parti travailliste, l'exécutif espère bien des ralliements de tous côtés pour arracher une victoire. Une dizaine de travaillistes, issus de régions où le "leave" l'a emporté, sont pressés par le gouvernement de voter le texte. Certains ont déjà annoncé leur vote en faveur de l'accord.

L'autre question concerne les Brexiters les plus radicaux. Quelle sera leur décision ? Pour le moment, impossible de compter les bataillons même si les médias britanniques constatent une dynamique en faveur de Boris Johnson. Il doit convaincre au moins 320 des 650 députés de voter en faveur de son accord.

Si l'accord est adopté, le Brexit aura-t-il lieu le 31 octobre ?

C'est ce qu'espère Boris Johnson. Les Européens pensent aussi que ce sera possible. Reste qu'il y aura de nouvelles étapes législatives, tant du côté britannique qu'européen, à franchir. Si l'accord est amendé par les parlementaires, un nouveau délai, au moins technique, semble inévitable.

Si l'accord est rejeté, va-t-on vers un "no deal" ?

Encore une question sans réponse. Tout d'abord, les parlementaires pourront voter une sortie sans accord, ce samedi, mais il y a peu de chances qu'ils l'approuvent.

Surtout, une loi britannique oblige, en théorie, Boris Johnson à demander un nouveau délai si l'accord n'est pas voté. L'intéressé cherche par tous les moyens à échapper à cette obligation et les Européens, Emmanuel Macron en tête, ne veulent pas non plus d'une prolongation. La solution la plus probable reste un nouveau délai, assorti de nouvelles élections législatives au Royaume-Uni.

Un amendement peut-il changer la donne ?

L'un d'eux, proposé par le conservateur Oliver Letwin, est particulièrement sensible puisqu'il imposerait que l'accord ne puisse être adopté tant qu'une extension préventive du délai au 31 janvier n'a pas été décidée. Oliver Letwin craint que l'accord soit bien adopté samedi, (ce qui rendrait donc caduque la loi Benn) mais que des parlementaires ou le gouvernement ne le fassent dérailler d'ici-là, (par exemple, lors de son passage devant la chambre des Lords). Dans le cas où l'amendement est adopté, une prolongation du délai serait obligatoire et le vote sur l'accord serait donc repoussé. 

Thomas Leroy