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Brexit : rejet massif de l'accord avec l'UE

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- - Daniel LEAL-OLIVAS / AFP

Sans surprise, le parlement britannique a rejeté l’accord conclu avec l’Union européenne lors d’un vote effectué ce mardi soir, par 432 voix contre 202.

C’est un nouvel échec pour Theresa May. Consciente de la difficulté d’obtenir un vote positif sur l’accord obtenu avec l’Union européenne, la Première ministre avait décidé de reporter le scrutin, prévu en décembre, au 15 janvier. Ce report n’aura pas suffi. C’est un nouveau camouflet pour Theresa May, particulièrement sévère : 432 voix contre et 202 pour soit plus de 200 voix d'écart. Plus d'un tiers des députés conservateurs (118 sur 317), le parti au pouvoir, ont rejeté le texte. "La chambre a parlé et ce gouvernement écoutera", a déclaré la grande perdante du vote.

Theresa May se retrouvait face à une équation impossible : satisfaire les conservateurs pro-Brexit, déçus de l’accord obtenu avec l’Union européenne et ceux qui souhaitent rester au sein de l’UE. Avec le texte présenté, la Première ministre n’a, au fond, satisfait personne. Et l'écart de voix a littéralement "tué" le deal proposé. 

Désormais, un "plan B" devrait être présenté par le gouvernement, comme exigé la semaine dernière par les parlementaires, d’ici le 21 janvier prochain. Surtout, il pourra être amendé par le Parlement, au risque de voir le gouvernement perdre la main sur l’avenir du Brexit.

Du côté de Theresa May, la meilleure solution pourrait être de retarder la mise en place du Brexit (prévue pour le 29 mars prochain) et gagner ainsi du temps pour trouver un nouveau texte qui conviendrait aux parlementaires. Mais l’Union européenne, et notamment la France, ont d’ores et déjà prévenu que le deal obtenu en novembre 2018 n’était pas renégociable.

La révocation unilatérale ou un second référendum sont aussi dans l’air mais Theresa May a toujours balayé ces hypothèses, contraires au vote du Brexit. "Nous avons le devoir de respecter une décision démocratique" a-t-elle redit, ce mardi soir.

Reste un "no deal" qui s’avérerait douloureux tant pour le Royaume-Uni que pour l’Union européenne. "J'appelle le Royaume-Uni à clarifier ses intentions dès que possible. Le temps est presque écoulé", a déclaré de son côté Jean-Claude Juncker, juste après le vote.

Dernière possibilité, un départ, volontaire ou forcé, de Theresa May pour donner un nouveau souffle au Brexit, voire des élections anticipées. Là encore, la cheffe du gouvernement a déjà montré à plusieurs reprises sa ténacité et a survécu à deux motions de censure. 

Peu après le vote, le leader de l'opposition Jeremy Corbyn a appelé à un nouveau vote de défiance, dès ce mercredi. De son côté, Theresa May a annoncé un discours, ce lundi.