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Brexit : report du vote aux Communes

La Première ministre britannique, ce lundi 10 décembre, à la Chambre des Communes.

La Première ministre britannique, ce lundi 10 décembre, à la Chambre des Communes. - HO / AFP / PRU

Theresa May a annoncé le report du vote prévu ce mardi et a informé les parlementaires britanniques qu'elle avait l'intention de retourner à Bruxelles pour discuter à nouveau de l'Irlande du Nord.

La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé le report du vote prévu mardi sur le projet d'accord de Brexit qu'elle a négocié avec Bruxelles. Elle a également informé les parlementaires britanniques de sa volonté de s'entretenir avec ses homologues européens en vue d'obtenir des garanties supplémentaires sur la clause de sauvegarde ("backstop") qui fait l'objet de vifs débats à Londres.

La dirigeante a réaffirmé que l'UE ne consentirait pas à un accord de Brexit ni une future relation après la sortie britannique prévue le 29 mars sans ce backstop, qui consiste à créer un "territoire douanier unique", englobant l'UE et le Royaume-Uni, au sein duquel il n'y aurait aucun quota ni droits de douane pour les biens industriels et agricoles. L'Irlande du Nord aura tout de même un statut spécial : elle resterait alignée sur un nombre limité de règles du marché unique "essentielles pour éviter une frontière dure" en Irlande.
Mais son petit allié nord-irlandais, le parti unioniste DUP, comme les Brexiters purs et durs de son Parti conservateur, rejettent cette solution, le DUP refusant un statut spécial pour l'Irlande du Nord tandis que les conservateurs estiment qu'elle amarrerait le Royaume-Uni à l'UE pour une durée indéterminée.
"Le traité est clair que cette solution ne peut être que temporaire", a rétorqué Mme May, qui a cependant ajouté avoir entendu les inquiétudes exprimées, et dit s'apprêter à discuter avec ses homologues européens en amont du sommet européen de Bruxelles jeudi et vendredi.

Une sortie sans accord est toujours possible

Des discussions qui s'annoncent compliquées. La Commission européenne a averti que les 27 membres de l'Union européenne n'avaient pas l'intention de renégocier l'accord trouvé avec Londres. Le ministre allemand des Affaires étrangères a été plutôt clair dans l'après-midi : "Je ne vois pas ce qu'on peut changer à l'accord de brexit".

Commentant l'annonce du report du vote, le président de la chambre des Communes John Bercow a souligné que l'interruption du débat sur le traité serait perçue comme une manoeuvre "profondément discourtoise", et suggéré au gouvernement de faire voter une motion au Parlement pour qu'il y soit formellement mis fin.
Un choix risqué pour l'exécutif, puisque les députés pourraient alors décider de rejeter la proposition de différer le vote, infligeant ainsi un camouflet à Theresa May. Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a dénoncé une situation "sans précédent" et un "gouvernent en plein chaos".

Après le discours de Theresa May, la livre sterling a immédiatement reculé sur les marchés des changes pour atteindre, vers 17h, son plus bas niveau depuis avril 2017.

Depuis plusieurs semaines, la livre a renoué avec des niveaux de volatilité plus vus depuis les semaines qui avaient suivi le vote sur le Brexit, en juin 2016. La probabilité d'une sortie sans accord, scénario le plus redouté par les milieux économiques britanniques, pèse particulièrement sur la devise.

La rédaction avec agences