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Brexit : semaine à haut risque pour Theresa May

La Première ministre britannique Theresa May à Downing Street le 16 novembre

La Première ministre britannique Theresa May à Downing Street le 16 novembre - DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

La Première ministre britannique, attaquée de toute part, risque d’être évincée par son propre parti, à quelques jours d’un sommet européen crucial.

Theresa May va-t-elle réussir à passer la semaine ? La Première ministre britannique ne serait qu'à quelques encablures de la motion de censure. Ou plutôt à quelques signatures. Pour l’instant, le seuil des 48 signatures requises pour lancer le vote de défiance n’a pas encore été atteint. S’il est atteint, ce vote pourrait avoir lieu très rapidement. Mais même si la cheffe du gouvernement en sort victorieuse, le feu vert du Parlement britannique, qui doit se prononcer le mois prochain sur l’accord de divorce, semble hautement improbable, tant ce deal est attaqué de toutes parts.

« Semaine intense de négociations »

Theresa May a reconnu que la semaine allait être « déterminante ». La Première ministre britannique doit en effet se rendre à Bruxelles dans la semaine afin de rencontrer le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avant le sommet européen prévu le 25 novembre pour valider l’accord de retrait. Elle a promis « une semaine intense de négociations » ce lundi lors d’un discours devant les patrons britanniques, sauf que ces négociations ne concerneront que les liens post-Brexit entre Londres et l'UE, et non pas l’accord de retrait si controversé.

Le seul point encore négociable de cet accord de divorce qui divise le Royaume-Uni, concerne la période de transition, actuellement prévue jusqu'à fin 2020, pendant laquelle le Royaume-Uni restera dans le giron de l’UE. « Je pense que durant cette semaine nous ferons une proposition définitive pour une date », a déclaré le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier ce lundi devant la presse. Il faut quoi qu'il en soit que cette transition soit terminée « d'ici les prochaines élections générales » au Royaume-Uni, prévues en 2022, a précisé Theresa May.

Premier feu vert de l’UE

En attendant, les ministres des Affaires étrangères des 27 ont donné leur feu vert ce lundi à Bruxelles, ouvrant la voie à celui des chefs d’état et de gouvernement dimanche prochain. Seule voix dissonante parmi les 27 : l'Espagne, qui prévient qu’elle ne sera « pas en mesure » de valider l’accord, faute de nouvelles garanties sur le sort particulier de Gibraltar, un territoire qui appartient au Royaume-Uni mais qui reste revendiqué par Madrid. Mais ce sommet européen sera-t-il maintenu si Theresa May est renversée par le parti conservateur cette semaine ?