BFM Business
International

Brexit : Theresa May doit revoir sa copie

Le plan de Theresa May sur la future relation économique avec l'UE n'a pas convaincu ses partenaires européens.

Le plan de Theresa May sur la future relation économique avec l'UE n'a pas convaincu ses partenaires européens. - BARBARA GINDL / APA / AFP

Les 28, réunis depuis mercredi à Salzbourg en Autriche, ne sont pas parvenus à aplanir leurs différences sur la question des migrants. Sur le Brexit, Theresa May doit revoir sa copie sur la future relation économique avec l'UE et faire des propositions sur la frontière irlandaise.

« La proposition britannique sur la coopération économique ne fonctionnera pas ». Le verdict du président du Conseil européen, Donald Tusk ce jeudi à Salzbourg où se réunissait les 28 chefs d'État et de gouvernement, est sans appel. La Première Ministre britannique Theresa May doit donc revoir son plan « Chequers ». Ce plan, dévoilé avant l'été, suggère de créer une zone de libre échange, mais uniquement pour les biens industriels et agricoles. Aucun contrôle de marchandises ne serait donc nécessaire à la frontière irlandaise et le Royaume-Uni pourrait fixer ses propres droits de douane et conclure de nouveaux accords de libre-échange.

Ces propositions « ne sont donc pas respectueuses de l'intégrité du marché unique » a précisé Emmanuel Macron à la sortie du conseil informel. En effet, pour les négociateurs européens, ce plan offrirait au Royaume-Uni un accès déloyal au marché unique européen. Par ailleurs, ils réclament une assurance en cas d'échec de ces pourparlers sur la future relation commerciale, une requête du gouvernement irlandais, unanimement appuyée par le reste de l'UE. 

La frontière irlandaise toujours en suspens

Les 28 ne sont pas non plus parvenus à un accord sur la question de la frontière irlandaise. La première ministre britannique a promis de présenter sous peu une proposition. Son gouvernement s’est engagé à éviter la réapparition d’une « frontière physique » entre l'Irlande du Nord, province britannique et la République d’Irlande, qui restera, elle, membre de l’Union européenne après le Brexit. Habitants et entreprises des deux côtés veulent une frontière aussi invisible que possible alors que 31% des exportations nord-irlandaises vont en Irlande (chiffre de 2016) et que 30 000 personnes traversent chaque jour la frontière.
Par ailleurs, les Irlandais redoutent le retour des troubles auxquels les Accords de 1998 avaient mis fin. Les groupes paramilitaires dissidents qui n'y avaient pas souscrit pourraient, selon de nombreux observateurs, prendre pour cible des postes frontières, si ceux-ci étaient rétablis.

Un sommet extraordinaire en novembre ?

Un sommet extraordinaire sur le sujet sera convoqué en novembre si le Sommet européen d'octobre prochain ne parvient pas à sceller le divorce entre Londres et Bruxelles. Le Royaume-Uni a prévu de sortir de l'Union européenne le 29 mars prochain. 

Delphine Liou avec AFP, Reuters