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Brexit: Theresa May envisage un quatrième vote

Theresa May

Theresa May - MARK DUFFY / UK PARLIAMENT / AFP

La Première ministre britannique Theresa May envisage de soumettre une quatrième fois aux députés l'accord de retrait de l'Union européenne.

Elle n'a pas dit son dernier mot. Après trois votes et trois rejets, Theresa May envisage un quatrième vote à la Chambre des communes. Objectif: éviter une sortie brutale, sans accord, de l'Union européenne le 12 avril.

L'accord de retrait a rejeté ce vendredi par les députés par 344 voix contre 286, un écart cependant plus faible que les deux fois précédentes. Suffisant pour espérer une validation du texte lors d'un quatrième vote? Rien n'est moins sûr. Mais la position du gouvernement reste inchangée: « Nous pensons que la meilleure façon de respecter le référendum est de mettre en oeuvre l'accord » a assuré le président du Parti conservateur, Brandon Lewis à la BBC.

Plusieurs députés eurosceptiques ont déjà changé leur fusil d'épaule, notamment Boris Johnson, Jacob Rees-Mogg ou encore Dominic Raab, qui ont finalement soutenu l'accord. Theresa May ne désespère donc pas de convaincre davantage de députés. Des députés qui doivent étudier ce lundi des scénarios alternatifs de sortie de l'Union européenne.

Theresa May avait assuré vendredi qu'elle continuerait à plaider en faveur d'un Brexit ordonné. Elle a toutefois reconnu la nécessité de se mettre d'accord sur une autre option. Selon plusieurs quotidiens britanniques, Downing Street envisage de mettre les députés face à un choix: soit ils votent l'accord de Theresa May, soit un projet alternatif qui recueillerait le soutien de nombreux députés lundi et pencherait pour un Brexit plus doux que le texte actuel.

La cheffe du gouvernement espèrerait ainsi convaincre les eurosceptiques de son parti conservateur de voter pour son accord de retrait, qu'ils rejettent jusqu'à présent, considérant qu'il ne coupe pas suffisamment les liens avec l'UE.

La première ministre britannique a de nouveau prévenu: faute d'accord approuvé par le Parlement, un « no deal » reste le scénario « par défaut ». Le rejet de l'accord « accroît très fortement les risques d'une sortie sans accord », a aussi réagi la présidence française, appelant les Britanniques à présenter dans les tout prochains jours un plan alternatif.

Pour éviter cette sortie brutale, Theresa May pourrait se résigner à demander un nouveau report, de plus longue durée, mais qui l'obligerait à organiser des élections européennes fin mai. Un sommet européen spécial a été convoqué le 10 avril.

Sandrine Serais