Brexit : Theresa May fâche les unionistes nord-irlandais
Theresa May cherchait à rassurer le DUP, son allié nord irlandais ... c'est tout l'inverse qui s'est produit. Les négociateurs européens, explique-t-elle dans une lettre envoyée au petit parti unioniste cette semaine, réclament que l'Irlande du nord, province britannique, reste alignée réglementairement sur sa voisine, la République d'Irlande, qui va, elle, rester membre de l'Union européenne. Cette solution, appelée « backstop » ou filet de sécurité, vise à éviter le retour d'une frontière physique entre les deux Irlande, et serait appliquée le temps de trouver une solution définitive.
Un signal d'alarme et une trahison complète
Theresa May a beau promettre et répéter qu'elle « n'acceptera jamais » une solution qui « diviserait le Royaume-Uni », le DUP interprète cette lettre comme un « signal d'alarme pour ceux qui attachent de l'importance à l'intégrité de notre précieuse union et pour ceux qui veulent un véritable Brexit pour l'ensemble du Royaume-Uni", a tweeté vendredi matin la cheffe du DUP, Arlene Foster. « D’après cette lettre, il semble que la Première ministre s'accroche à l'idée d'une frontière en mer d'Irlande », renchérit-elle sur le réseau social. C'est une « trahison complète » a fustigé auprès de Skynews le porte-parole du DUP chargé du Brexit, Sammy Wilson. Bref, selon le parti unioniste, la cheffe du gouvernement britannique est prête à capituler face aux exigences de l’UE et à accepter un statut particulier pour l'Irlande du Nord.
Mise en garde
La mise en garde est claire : tout accord qui singulariserait l'Irlande du nord entraînera la défection des députés unionistes au Parlement. Or Theresa May a besoin de ces 10 voix pour non seulement faire adopter une éventuel accord sur le Brexit mais pour conserver sa majorité à Westminster. Certains observateurs parient même une motion de défiance ...Une mise en minorité de Theresa May pourrait alors provoquer de nouvelles élections.