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Brexit: Theresa May tente de convaincre les députés, les anti-Brexit étaient dans la rue

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- - Emmanuel DUNAND / AFP

Alors que les opposants au Brexit se sont mobilisés ce samedi dans les rues de Londres, la Première ministre Theresa May s'active en coulisses pour rallier les députés à son accord de divorce.

Ils sont descendus dans la rue pour réclamer un second référendum. Les anti-Brexit se sont fortement mobilisés ce samedi à Londres. Dans le même temps, la Première ministre joue ses dernières cartes pour tenter de convaincre les députés sur son accord de divorce.

Les 27 ont décidé cette semaine d'accorder au Royaume-Uni deux options pour un report du Brexit au-delà de la date initialement prévue du 29 mars, fixant désormais au 12 avril au plus tôt l'échéance fatidique. Cette décision « souligne l'importance pour la Chambre des Communes de voter l'accord de Brexit la semaine prochaine » avait déclaré dans la foulée Theresa May.

Mais la Première ministre britannique laisse désormais entendre qu'elle pourrait renoncer à ce nouveau vote « s'il apparaît qu'il n'y a pas suffisamment de soutien pour (le) représenter". C'est ce qu'elle a indiqué dans une lettre adressée aux députés.

Conclu après 17 mois de difficiles négociations avec Bruxelles et destiné à mettre en oeuvre un Brexit en douceur, l'accord est très loin d'avoir convaincu les députés britanniques qui l'ont déjà rejeté massivement à deux reprises, le 15 janvier puis le 12 mars. Un troisième échec devant le Parlement poserait plus que jamais la question de la survie de Theresa May à la tête de l'exécutif.

Critiquée de tous côtés, la dirigeante serait sous la menace de manoeuvres visant à la déloger, affirme ce dimanche le Sunday Times. Selon le journal, elle pourrait céder sa place au vice-Premier ministre David Lidington, un europhile, dans un rôle de chef de l'exécutif par intérim. Le Mail on Sunday voyait, lui, le poste échoir au ministre de l'Environnement Michael Gove, un Brexiter.

« Si nous sommes dans un tel pétrin à propos du Brexit, c'est à cause de Theresa May. Il est temps pour elle de s'en aller », a déclaré le député européen conservateur Daniel Hannan dans le Telegraph.

Dans sa lettre aux députés, la dirigeante défend ce nouveau texte et le présente comme la « meilleure solution » pour éviter une sortie sans accord, un scénario redouté par les milieux économiques.

« Tout est possible » selon le président du Conseil européen

Les 27 ont quant à eux anticipé un possible rejet du texte et ont donc offert deux options: soit l'accord est voté et le Royaume-uni effectue une sortie ordonnée de l'UE, bénéficiant d'un court report technique fixé au 22 mai. Soit l'accord est rejeté pour la 3e fois et Londres aura jusqu'au 12 avril pour décider d'organiser le vote pour les élections européennes. S'il décidait de les tenir, le Royaume-Uni pourrait alors demander un nouveau report, dont la durée n'a pas été fixée.

Jusqu'au 12 avril, « tout est possible » a résumé ce vendredi le président du Conseil européen Donald Tusk: « Un accord, une longue extension, si le Royaume-Uni décidait de revoir sa stratégie, ou révoquer l'article 50 », c'est-à-dire renoncer au Brexit.

Le pays est plus que jamais plongé dans l'incertitude. Une pétition en ligne déposée ce mercredi sur le site du Parlement demande au gouvernement de renoncer purement et simplement au Brexit. Elle a déjà réuni plus de 4,5 millions de signatures.

Les anti-Brexit sont bien décidés à se faire entendre. Ils sont descendus massivement dans les rues de Londres ce samedi pour réclamer un second référendum. Plusieurs centaines de milliers de manifestants étaient rassemblés, chantant des airs anti-Brexit et brandissant des drapeaux européens. 

Sandrine Serais