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Brexit: discussions "constructives" et "lueur d'espoir" pour un accord

La probabilité d'un accord se réduit sur le Brexit

La probabilité d'un accord se réduit sur le Brexit - Daniel LEAL-OLIVAS / AFP

A la veille d'un sommet décisif, un accord reste "possible" selon les négociateurs. Mais la prudence reste de mise.

Le négociateur de l'UE Michel Barnier a jugé "très possible" de parvenir à un accord cette semaine. "Des discussions détaillées sont en cours et un accord est encore très possible", a confirmé son interlocuteur britannique, le ministre pour le Brexit Steve Barclay.

Pendant la nuit de mardi à mercredi, les discussions ont continué et ont été jugées "constructives". Les négociateurs doivent se retrouver ce mercredi matin.

"Il y a une lueur d'espoir pour un accord", a annoncé Bruno Lemaire, le ministre de l'Economie ce mercredi matin sur Europe 1. Bruno Le Maire a une nouvelle fois insisté sur le fait que les Européens ne transigeraient pas sur le principe du respect de l'intégrité du marché unique européen. "Le prix ne peut pas être (...) la moindre remise en cause du marché unique européen parce que c'est notre acquis le plus précieux", a-t-il dit en qualifiant ce point de "ligne rouge".

"Si on veut un accord pour le sommet, il faut qu'un texte juridique soit finalisé ce soir [mardi, NDLR] ou au plus tard demain matin" pour être présenté aux Etats membres et au Parlement, a expliqué Michel Barnier. Il est rentré à Bruxelles pour suivre les négociations après avoir informé mardi matin à Luxembourg les ministres des Affaires européennes.

"Bonne direction" 

Reste que la prudence est encore de mise. "Il semblerait que nous fassions des progrès et que les négociations aillent dans la bonne direction. Mais savoir si nous pourrons conclure un accord de retrait révisé (...) à temps pour le sommet jeudi, pour l'instant ce n'est pas clair", a déclaré le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, lors d'une conférence de presse à Dublin.

"Il est prématuré de dire qu'on y est mais c'est prometteur. Le dénouement est attendu au plus tard demain matin", a dit à l'AFP une source européenne. Il y aurait trois cas de figure, selon cette source, "un accord, pas d'accord ou la poursuite des négociations après le sommet" de jeudi et vendredi.

Un membre du gouvernement allemand s'était dit auparavant "dubitatif sur la possibilité d'avoir un accord sur un texte juridique d'ici à demain", après avoir été informé de l'état des discussions avec les Britanniques.

Les négociateurs britanniques et européens poussent les feux pour tenter de conclure un traité de retrait avant la date du divorce fixé au 31 octobre et que Boris Johnson dit vouloir absolument respecter. Il s'est entretenu mardi matin avec le président français Emmanuel Macron.

Mais certains évoquent déjà l'allongement des discussions. "Il est possible de continuer les négociations la semaine prochaine", a assuré M. Coveney.

"Barnier pourrait dire au sommet: 'J'ai encore un peu de travail à faire et j'ai besoin de plus de temps'. Personne ne sera contre", a confirmé le responsable allemand.

Le Premier ministre finlandais Antti Rinne, dont le pays assume la présidence semestrielle de l'UE, estime lui aussi que les négociations pourraient se poursuivre après le sommet européen.

Conséquence, l'hypothèse d'un sommet supplémentaire d'ici le 31 octobre circule.

Les discussions en cours se concentrent sur deux points de désaccord: la manière d'éviter le retour d'une frontière entre l'Irlande, membre de l'UE, et l'Irlande du Nord, partie du Royaume-Uni, tout en établissant des contrôles douaniers, et le droit de regard accordé aux autorités nord-irlandaises sur l'accord de divorce dont les Européens ne veulent pas.

Dans la proposition de Londres, l'Irlande du Nord reste dans le territoire douanier du Royaume-Uni tout en appliquant les règles européennes pour les produits destinés à l'UE, selon des sources européennes.

Rappelons que les accords de paix du vendredi saint, signés en 1998, interdisent tout retour d'une frontière en dur qui pourrait signifier le retour des violences. C'est une ligne rouge pour Bruxelles, qui a toujours apporté son soutien indéfectible à Dublin sur cette question.

Enfin, l'Union européenne veut s'assurer que le Royaume-Uni ne se lancera pas dans un dumping social et environnemental après le Brexit. Boris Johnson a promis de faire du RU un "Singapour sur la tamise". L'Europe veut des garanties pour que ce ne soit pas le cas.

OC avec AFP