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Montebourg une nouvelle fois dans le viseur de Bruxelles

Arnaud Montebourg a également invité Joaquin Almunia à songer à prendre sa retraite.

Arnaud Montebourg a également invité Joaquin Almunia à songer à prendre sa retraite. - -

Le commissaire européen à la concurrence, Joaquin Almunia, a critiqué, ce vendredi 21 février, "les discours populistes fréquents". Il répond indirectement au ministre français qui s'en est pris la veille aux "talibans du droit" de la Commission européenne.

La réponse n'a pas tardé. Jeudi, Arnaud Montebourg assénait une nouvelle attaque à l'une des cibles favorites, Bruxelles, en accusant les "talibans du droit de la Commission européenne" de mener un politique destructrice pour l'industrie européenne.

Ce vendredi 21 février, le commissaire européen en charge de la concurrence, Joaquin Almunia, a, sans nommer directement le ministre français, fustigé "les tentations protectionnistes fortes chez certains et les discours populistes fréquents", considérant que le protectionnisme était "une recette obsolète".

"Je partage les inquiétudes concernant la désindustrialisation en Europe", mais "il nous faut une approche dynamique et offensive, et non défensive, pour fonder les bases d'une croissance solide et durable", a lancé Joaquin Almunia.

Bruxelles n'est pas une entrave

Le commissaire à la Concurrence a par ailleurs insisté sur l'idée que les "aides publiques se révèlaient être un atout lorsqu'elles étaient bien ciblées, bien calibrées", tant qu'elles ne créaient pas de distorsion de concurrence.

"Dans ces cas-là, beaucoup plus nombreux que certaines opinions suggèrent, la Commission n'entrave pas l'action des Etats membres. De fait, 95% des mesures d'aides que nous examinons à Bruxelles sont autorisées", a-t-il précisé.

Montebourg invite Almunia "à prendre sa retraite"

"Les appels au relâchement de nos règles au nom de la mondialisation traduisent une certaine naïveté. Le contrôle des aides d'Etat n'existe évidemment nulle part ailleurs dans le monde, mais rien n'indique que leur niveau en Europe est inférieur à celui qui existe ailleurs", a par ailleurs affirmé Joaquin Almunia.

La veille, Arnaud Montebourg avait déclaré à l'AFP que "nous demandons qu'il soit dérogé à toute cette mécanique hors du temps, bureaucratique et obsolète des aides d'Etat pour sauver notre industrie et la défendre".

"La doctrine appliquée aujourd'hui par vos services oeuvre à empêcher l'émergence d'acteurs industriels et technologiques européens", avait déjà déploré le ministre dans un courrier adressé à Joaquin Almunia mi-janvier.

Jeudi, il avait renouvelé ses attaques. "Soit monsieur Almunia nous livre une réforme d'envergure [des aides d'Etat, ndlr], soit il prend sa retraite", jugeant le commissaire espagnol "très isolé en Europe".

J.M. avec AFP