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Bruxelles, Bic et les briquets chinois : l'industrie française trinque

L'industriel considère que la Commission européenne le pousse à délocaliser sa production

L'industriel considère que la Commission européenne le pousse à délocaliser sa production - -

La Commission européenne a confirmé au Français son intention de supprimer la taxe "anti-dumping" sur les briquets chinois. En réaction, le groupe compte geler ses investissements en France. Reportage vidéo : Julie Guillot

Redon, dans l’ouest de la France, est l’unique site du Français Bic dans l’Hexagone. Dans cette usine est fabriquée la grande majorité des briquets de la marque, dont une quasi-totalité est destinée à l’exportation. Mais le géant des stylos qui s’apprêtait à y investir massivement, pourrait finalement y renoncer, a-t-il annoncé ce 27 octobre. En cause : la fin d’une taxe européenne "anti-dumping" sur les briquets fabriqués en Chine.

La Commission européenne a choisi de ne pas renouveler cette taxe destinée à empêcher l'entrée des briquets chinois sur le marché européen. En place depuis 21 ans, elle s'élevait à un peu plus de six centimes d’euros par pièce, ce qui avait pour effet d’en doubler le prix. L’Union officialisera sa suppression le 12 décembre, estimant que l’ouverture du marché ne sera pas dommageable à l’industrie européenne.

100 à 150 millions de briquets qui ne seront plus vendus

Il semble pourtant bien que si. En dépit de ventes mondiales que Bic confirme être en augmentation, il entend "revoir [ses] investissements". Le groupe compte toujours augmenter ses capacités de production, "y compris à Redon, mais pas autant que ce que nous avions prévu", a déclaré mardi à l'AFP François Bich, directeur général en charge de l'activité briquet.

Selon ce dernier, les ventes de briquets devraient reculer de 100 à 150 millions d'unités par an en Europe. Dès lors, pourquoi "mettre un outil de production plus important", s’interroge-t-il. Déjà à la mi-novembre, l’emblématique marque de stylos avait mis dans la balance les dizaines de millions d’euros d’investissement qu’il prévoyait, en partie sur le site de Redon. La direction générale a affirmé qu’aucun emploi ne serait supprimé, mais que les créations de postes envisagées n’étaient plus à l’ordre du jour.

Nina Godart et avec agences