Bruxelles prévoirait une croissance quasi-nulle en France en 2013
Bruxelles tablerait sur une croissance de seulement 0 à 0,1% pour 2013 en France avec un déficit public d'au moins 3,6%. Si ces indiscrétions sont confirmées, vendredi 22 février, lorsque la Commission de Bruxelles présentera officiellement ses prévisions économiques pour les pays de l'Union européenne, ce sera une fourchette peu favorable qui aura été retenue.
Mardi dernier, sur RTL, Laurent Fabius évoquait en effet une révision à la baisse de la prévision française à 0,2 ou 0,3% alors que le chiffre officiel sur lequel est basé le budget 2013 est toujours de 0,8%. Le gouvernement a annoncé que la prévision serait revue fin mars. Mais il n'a pas dit s'il retiendrait le chiffre qu'avancera Bruxelles.
Croissance nulle cette année selon l'Observatoire BFM Business
Cette croissance très légèrement positive est peut-être encore un peu élevée. Selon l'Observatoire BFM Business, la croissance devrait être nulle en 2013. Une prévision effectuée voici déjà plusieurs mois.
"Le premier trimestre est quasiment joué : il se soldera sans doute encore par une quasi-stagnation de l’activité", rappelle Emmanuel Lechypre, le responsable de l'Observatoire. "Les baromètres avancés de l’activité n’annoncent aucune embellie pour le printemps", ajoute-t-il. Il faudrait donc que le second semestre soit particulièrement porteur pour que la croissance ne soit pas nulle. Rien ne l'indique pour l'instant.
Efforts budgétaires
Concernant le second chiffre, celui du déficit public qui approcherait finalement 3,6% alors que Paris s'était engagé sur 3%, le problème est plus politique. Comme d'autres pays de l'UE, la France va demander à la Commission d'accorder un échéancier plus long pour atteindre l'objectif initial.
Le gouvernement Ayrault peut espérer y arriver en mettant par exemple en avant les efforts budgétaires entrepris et le lancement de réflexions sur la réforme de notre système de protection sociale.
Standard & Poor's a ainsi saluée, mercredi 21 février, la politique du gouvernement. "Pour la première fois depuis de nombreuses années, écrit l'agence, les mesures pour augmenter la compétitivité des entreprises françaises constituent une priorité politique". Si ces réformes aboutissent, l'agence se dit même prête à relever la perspective de la note de la France, qui reste aujourd'hui négative. Des arguments qui pourront faire mouche à Bruxelles.