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Budget de la zone euro: Macron met la pression sur Merkel

Emmanuel Macron appelle Merkel à prendre part au débat

Emmanuel Macron appelle Merkel à prendre part au débat - Ludovic Marin - AFP

Lors d'un débat sur l'avenir de la zone euro, le président de la République a invité la chancelière allemande à s'engager sur les réformes européennes qu'il propose.

Le président français Emmanuel Macron a plaidé mardi à Francfort pour sa proposition de réforme de l'Union européenne et son idée d'un budget de la zone euro, appelant la chancelière allemande à s'engager dans le débat.

"Si on est prêt à mettre en commun notre sécurité, notre numérique, notre énergie, notre politique migratoire, notre lutte contre le terrorisme, alors il faut m'expliquer qui est prêt à faire tout ça mais à dire 'moi le budget de la zone euro je n'en veux pas'", a dit Emmanuel Macron au cours d'un débat sur l'Europe à Francfort, avant de retrouver Angela Merkel pour inaugurer la Foire du livre.

"Il faut rentrer dans le débat"

Ce point est sensible pour Berlin et Angela Merkel qui craignent par-dessus tout toute évolution vers une mutualisation des dettes en Europe.

Selon le chef de l'État français, les Européens ont un an pour "clarifier" leur vision de l'avenir de l'Europe.

"Je crois qu'il faut rentrer dans le débat, on a un an pour le clarifier et avoir une feuille de route commune, c'est ce que je veux venir faire en Allemagne à plusieurs reprises, ce que j'invite la chancelière à faire en France ainsi que tous les dirigeants qui le souhaiteront", a-t-il dit.

Pas de mutualisation de dette possible avec Merkel

La chancelière a de son côté rappelé dans un entretien à paraître dans les journaux du groupe de presse régional RND que les propositions d'Emmanuel Macron étaient intéressantes, comme la création d'un poste de ministre européen des Finances mais qu'il lui fallait plus de réponses concrètes avant de se prononcer sur le fond.

Elle a aussi rappelé les craintes allemandes : "Je veux qu'à l'avenir aussi l'utilisation de moyens européens soit examinée (selon les principes) du contrôle et de la responsabilité. Avec moi, il n'y aura pas de mutualisation des dettes nationales".

Angela Merkel, après une victoire étriquée aux législatives de septembre, doit constituer une nouvelle majorité, notamment avec les Libéraux considérés comme très réticents aux propositions françaises sur l'Europe.

J.M. avec AFP