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Budget européen : les Britanniques prêts à batailler pour conserver leur rabais

David Cameron est prêt à mettre son veto pour le budget européen.

David Cameron est prêt à mettre son veto pour le budget européen. - -

Londres veut amputer de 200 milliards d'euros le budget de 1 000 milliards proposé par la commission et surtout conserver son fameux rabais, décroché en 1984 par Margaret Thatcher.

Le sommet européen consacré au Budget 2014-2020, qui s’ouvre ce 22 novembre, va devoir composer avec la position intransigeante des Britanniques. Ceux-ci veulent que les 1 000 milliards de budget proposés soient réduits de 200 milliards. Autre exigence britannique : conserver le rabais, obtenu en 1984 sous Margaret Thatcher, qui lui a permis d’économiser 4,11 milliards en 2011.

En tout cas, le premier ministre David Cameron a promis pour 2015 un referendum sur l'appartenance à l'Union européenne, ou plus exactement, portant sur la renégociation des traités européens.

L'Europe peut-elle se passer du Royaume-Uni ? "L'Europe sans le Royaume-Uni, il manque quand même quelque chose chose", explique un représentant de la fondation Schuman. L'affaire est entendue : l'Europe aurait beaucoup à perdre d'une sortie de Londres. Financièrement d'abord : la contribution britannique au budget européen représente quand même entre 12 et 15 milliards d'euros par an, selon les années.

Le patronat britannique opposé

Ensuite, on voit mal la City continuer à régner sur la finance européenne sans que les Continentaux ne puissent exercer un droit de regard.

Il y a fort à parier qu'elle cède à son penchant naturel pour la dérégulation. La Grande Bretagne, c'est aussi des industries automobiles ou pharmaceutiques, qui se fermeraient alors au marché unique.

Le patronat britannique a d'ailleurs appelé, lundi, à éviter un vote sur une sortie de l'Union européenne, l'économie britannique dépendant encore largement du continent. "Même si la volonté populaire est celle d'un retrait, les entrepreneurs et les politiciens doivent maintenir le pont fermement en place", a demandé le patron des patrons au Premier ministre.

Delphine Liou