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Budget italien : l'équation impossible

"Il reste encore beaucoup à faire" reconnait le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio (à gauche) pour aplanir les divergences qui pesistent autour du budget, présenté ce jeudi.

"Il reste encore beaucoup à faire" reconnait le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio (à gauche) pour aplanir les divergences qui pesistent autour du budget, présenté ce jeudi. - FILIPPO MONTEFORTE / AFP

L'Italie démarre ce jeudi la discussion de son budget. Le gouvernement de coalition Ligue - 5 Étoiles est confronté à une équation budgétaire compliquée : tenir des promesses de campagne, coûteuses, tout en contenant les déficits publics.

C'est la quadrature du cercle pour le gouvernement italien. La coalition entre le Mouvement 5 Étoiles de Luigi DI Maio (M5S, populiste) et la Ligue de Matteo Salvini (nationaliste), a confirmé ce mercredi qu'elle allait bien faire figurer dans la loi de Finances deux de ses principales promesses de campagne : un revenu de citoyenneté de 780 euros par mois, et la possibilité de partir plus tôt à la retraite.

Le Ministre de l'Économie fait de la résistance

L'annonce a été faite par le ministre de l'Économie, mais Giovanni Tria, imposé par la Présidence de la République pour rassurer Bruxelles et les marchés financiers, fait de la résistance : il sera impossible pour le gouvernement de mettre en oeuvre toutes les réformes souhaitées par les deux partis, ne cesse-t-il de marteler. L'ensemble des mesures souhaitées par les deux partis de la coalition a en effet été estimé à 100 milliards d'euros. Il a donc obtenu que l'une des principales promesses de la Ligue, la « Flat tax » (impôt unique pour les particuliers et les entreprises, de 15 et 20 %) soit, dans un premier temps, limitée aux petites entreprises.

La barre symbolique des 2% de déficit public

Giovanni Tria ne veut pas dépasser la barre symbolique des 2% de déficit, sous peine de voir flamber « le spread » (l'écart de taux entre les taux italiens et les taux allemands), et la dette, la plus élevée de la zone euro, après celle de la Grèce. En revanche, pour la Ligue et le M5S, ce chiffre de 2% n'est pas un tabou : les deux partis réclament même de pousser jusqu'à 2,4%, selon une source proche de la coalition citée par l'agence Reuters.

Un bras de fer scruté par Bruxelles

« Il reste encore beaucoup à faire », a reconnu ce mercredi Luigi Di Maio, vice-président du Conseil, devant la presse à Rome. Une nouvelle réunion est nécessaire selon lui pour aplanir les différends qui persistent, avant la réunion de ce jeudi (18h00) pour présenter les objectifs économiques et financiers sur lesquels repose le projet de budget.
L'issue de ce bras de fer est à ce stade très incertaine, mais une chose est sure : ce combat, à l'intérieur même du gouvernement italien va être scruté par Bruxelles et les marchés financiers. Le budget doit être présenté à la mi-octobre à la Commission européenne.

Delphine LIOU avec AFP et Reuters