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Canada: quelles retombées pour les PME de la délégation officielle?

Jean-Marc Ayrault en visite à la Chambre de commerce française au Canada, le 14 mars.

Jean-Marc Ayrault en visite à la Chambre de commerce française au Canada, le 14 mars. - -

Le Premier ministre achève ce samedi16 mars sa visite officielle au Canada. Un déplacement effectué en compagnie d'une vingtaine de chefs d'entreprise français. L'un d'eux, co-fondateur d'Obeo, raconte comment il a rejoint l'aventure et quelles retombées il en espère.

Pour sa première visite officielle au Canada, qui s'achève ce 16 mars, Jean-Marc Ayrault n'est pas venu seul. Cinq de ses ministres l'ont accompagné. Mais une vingtaine de chefs d'entreprises ont aussi fait parti de la délégation officielle.

Pour moitié, il s'agit de patrons de PME. Parmi eux, celui d'Obeo, un éditeur de logiciels qui fournit des solutions aux entreprises. Basée à Nantes, la société emploie une cinquantaine de personnes.

C'est par un mail du cabinet du premier Ministre, reçu il y a 3 semaines, que ce chef d'entreprise a su qu'il allait faire partie du voyage. Une surprise pour Etienne Juliot, vice-président et co-fondateur d'Obeo, qui a cherché à connaître les dessous de la sélection. "La volonté du gouvernement était de privilégier les sociétés issues des pôles de compétitivité locaux. Dans notre cas, c'est par le biais d'Ubifrance que notre nom a été soumis", explique-t-il depuis le Canada.

Naturellement, le choix de la destination a aussi compté. Il y a 6 mois déjà, le dirigeant avait effectué une première visite dans la région de Québec, dans le cadre d'un voyage organisé par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nantes. Et même si l'entreprise n'a pas de présence directe sur place, Obeo y réalise déjà 15% de son chiffre d'affaires. Le voyage officiel de Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs comporté une visite de l'usine québécoise de Thalès, un groupe qui compte parmi ses clients.

Des prospects à défaut de contrats

Même si ce voyage de 3 jours ne va pas mener directement à la signature de contrats, c'est une opportunité pour nouer des contacts. C'est vrai des acteurs économiques qui aident les entreprises françaises à exporter au Québec, mais aussi bien sûr des clients potentiels. Les contacts avec des représentants du gouvernement canadien comme des membres de la délégation française ont aussi été importants. "Sans compter que cela nous permet aussi d'avoir des relations privilégiées avec les autres chefs d'entreprises, dont certaines du CAC40, qui comme nous font partie de la délégation officielle", confie Etienne Juliot.

"Au final, ce séjour va nous faire gagner deux ans dans la conclusion de nos échanges. C'est très important parce que pour une PME, le temps, c'est justement ce qui nous manque", explique-t-il.

Une bonne affaire puisque le chef d'entreprise n'a pas déboursé un centime pour ce séjour. Il a emprunté l'un des deux Airbus affrétés pour ce séjour par la République française. Son logement et ses repas ont aussi été pris en charge. Seul le vol depuis Nantes pour rejoindre Paris a été à sa charge.

Coralie Cathelinais