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Trump élu, ce qui pourrait changer sur les marchés

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Alors que Donald Trump a été élu 45ème président des États-Unis ce mercredi matin, tour d'horizon des valeurs ou des secteurs qui pourraient perdre gros... et des autres.

Alors que Donald Trump a été élu ce mercredi matin président des États-Unis après avoir battu sa rivale démocrate Hillary Clinton, tour d'horizon pour tenter d’évaluer l’impact de l'élection de l’homme d’affaires américain sur les marchés financiers.

L'or comme valeur refuge, le peso dégringole

Sans surprise, l’or, valeur refuge, s'est envolé de 5,4% mercredi dans les échanges asiatiques. Le métal jaune est monté à 1.337,38 dollars l'once, contre 1.268,30 dollars quelques heures plus tôt. Au contraire, la monnaie mexicaine, baromètre de l'opinion des marchés ces dernières semaines sur l'issue du scrutin américain, a dévissé lourdement, tombant en fin de matinée à Tokyo à 20,3195 pesos pour un dollar, son plus bas niveau historique, contre 18,1634 pesos un peu plus tôt, soit un plongeon de plus de 12%.

La dette américaine pourrait s'envoler

Si l’effet "Trump" sur le métal précieux et le peso semble assez évident, il est en revanche plus difficile d’anticiper la réaction des marchés actions. Car, si l'élection de Trump pourrait entraîner une prime de risque plus importante sur les marchés et donc mécaniquement une baisse de la valeur des titres financiers, on observe néanmoins que le S&P 500, l’indice de référence américain, a historiquement toujours fortement augmenté après l'élection d'un candidat républicain (6,7% en moyenne l'année suivant le vote). D’ailleurs certaines des réformes soutenues par Trump pourraient être bien accueillies par les investisseurs. À commencer par la baisse de l’impôt sur les sociétés à 15%, contre 35% actuellement, et la réduction "significative" du taux d’imposition sur le revenu de 39,6% à 33%.

Alors que l'évolution du marché actions semble incertain, il est clair selon les analystes de Pictet AM que les obligations américaines seraient les grandes perdantes du scrutin. "La Tax Foundation (Think tank américain, NDLR) a calculé que le programme économique de Trump pourrait coûter 10 à 12.000 milliards de dettes supplémentaires", soit plus de 55% de la dette des États-Unis. "Ce déficit budgétaire relèverait les préoccupations autour de la soutenabilité de la dette (un peu plus de 100%, NDLR)". Ce qui aurait comme principal effet d'"augmenter les taux des obligations américaines", soulignent les économistes.

Guerre douanière avec Pékin?

L'autre grand risque entourant une présidence Trump concerne le commerce international. Si certaines des propositions les plus radicales, telles que les droits de douane de 45% sur les produits chinois et la renégociation des accords Nafta (une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique), semblent quasi impossibles à mettre en place, il subsiste tout de même selon Pictet AM "un risque d'escalade de la guerre tarifaire avec la Chine ou un autre partenaire commercial".

Et une guerre douanière avec la Chine aurait pour conséquence de fragiliser les entreprises exportatrices (les exportations vers la Chine représentent plus de 110 milliards de dollars, 480 milliards pour les importations) et pourrait conduire à une inflation plus élevée. Une mauvaise nouvelle pour les sociétés américaines qui pourraient également subir une hausse du coût du travail liée aux restrictions sur l’immigration, le milliardaire américain souhaitant expulser les onze millions d’immigrants sans papiers qui vivent actuellement aux États-Unis. 

Pétrole et tech devraient en profiter

Certains secteurs pourraient profiter plus que d’autres de l'arrivée de Trump à la Maison Blanche. Ainsi, l’énergie et notamment le secteur pétrolier pourraient bénéficier d’une dérégulation du marché afin d’exploiter au maximum les ressources présentes dans le sous-sol américain (pétrole de schiste notamment). Plus étonnant, les entreprises de la tech, très opposées à la candidature Trump, pourraient également être les grandes gagnantes puisqu’après la sanction de 13 milliards infligée à Apple par la Commission européenne, le candidat républicain avait indiqué vouloir taxer les bénéfices réalisés à l’étranger au taux unique de 10% (35% actuellement). Une réforme qui inciterait les entreprises à rapatrier leurs trésors de guerre aux États-Unis (Apple détiendrait 215 milliards de dollars à l'étranger). 

En revanche, l'élection de Trump pourrait être plus mitigée pour les banques américaines. Ce dernier, qui a une rhétorique populiste très anti-Wall Street, ne compterait pas alourdir la régulation bancaire et pourrait au contraire l'alléger par rapport à l'administration Obama. Néanmoins, un vote Trump pourrait décaler une remontée par la Fed de ses taux, qui est vitale pour la rentabilité à long terme des institutions financières.

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