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Les centres d’appel: nouvel eldorado espagnol

Les centres d'appel pourraient revenir en Europe, et surtout en Espagne où les salaires ont baissé de 5% en quatre ans.

Les centres d'appel pourraient revenir en Europe, et surtout en Espagne où les salaires ont baissé de 5% en quatre ans. - -

C’est une nouvelle forme de relocalisation qui touche l’Espagne. Après avoir quitté l’Europe pour les pays d’Amérique du Sud, les centres d’appel sont de retour dans la péninsule ibérique, où les salaires ont considérablement baissé.

L'économie espagnole connaît-elle une embellie? En tous cas, pour le deuxième mois consécutif, le chômage baisse dans le pays, avec près de 100.000 demandeurs d'emploi en moins en mai.

L'Espagne est néanmoins toujours en récession et le plan d'austérité mis en place depuis l'année dernière a fait chuter les salaires. Depuis 2009, ils ont, en moyenne, diminué de 5%. Cette baisse des salaires inquiète les économistes et pénalise durement les ménages qui la subissent.

Mais elle a un avantage: permettre au pays de gagner en compétitivité. La main d'œuvre espagnole est devenue très attractive. Et le secteur des centres d’appel l'a bien compris.

Améliorer son image en relocalisant

En 2005, l'Espagne était l'eldorado européen des centres appels, qui ont ensuite préféré délocaliser vers des pays avec des salaires moins élevés. Aujourd'hui, le pays pourrait bien retrouver ses centres téléphoniques.

Avec la baisse des salaires espagnols, la tendance pourrait, en effet, s’inverser. Pour les entreprises, il n'est plus forcément rentable de délocaliser, ce qu'on fait les opérateurs téléphoniques en Amérique Latine pendant des années.

Téléfonica, par exemple, a relocalisé 50% de son activité d'assistance téléphonique. L'opérateur Jazztel, lui, a rapatrié une partie de ses centres qui étaient installés au Chili et en Colombie. D'autant que les salaires dans ces pays augmentent.

La relocalisation permet aussi aux sociétés espagnoles d'améliorer leurs images en se montrant soucieuses de créer de l'emploi dans leur pays. Désormais, même des secteurs comme l'informatique sont touchés par le phénomène.

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Isabelle Gollentz