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Ces patrons allemands qui doutent de l'employabilité des réfugiés

Cette année, l'Allemagne aura accueilli sur son territoire 1,09 million de réfugiés.

Cette année, l'Allemagne aura accueilli sur son territoire 1,09 million de réfugiés. - Kay Nietfeld / dpa / AFPAFP

Les entreprises moyennes allemandes auront besoin de recruter 200.000 nouveaux salariés en 2016. Mais la majorité de leurs dirigeants ne croit pas pouvoir trouver de quoi satisfaire leurs besoins parmi le million de réfugiés arrivés dans le pays cette année.

200.000, c’est le nombre d’emplois qu’à elles seules les PME allemandes devraient créer en 2016, selon le président de la fédération regroupant 270.000 entreprises du "Mittelstand" qui fournissent à elles seules les deux tiers des emplois dans le pays. Des besoins tels qu’elles redoutent de ne pas trouver les compétences dont elles vont avoir besoin alors que l’Allemagne est en situation de plein-emploi avec un taux de chômage qui se limite 6% de la population active.

La première économie de l’Union européenne aura pourtant accueilli selon les dernières estimations 1,09 million de réfugiés en 2015. De quoi, potentiellement, satisfaire les besoins des employeurs. Mais 70% des patrons interrogés par la fédération du Mittelstand estiment que l'arrivée massive de ces réfugiés ne contribuera "vraisemblablement pas" à compenser le manque de bras pour faire tourner leurs usines. Un point de vue de plus en plus partagé dans les milieux économiques allemands.

Dans son rapport mensuel publié la semaine dernière, la Bundesbank s’est dit, par exemple, persuadée qu'une grande partie des réfugiés étaient menacés par le chômage, "en raison de qualifications faibles ou inexistantes et de barrières culturelles et linguistiques".

Le Pôle emploi allemand mobilisé

Le gouvernement met donc les bouchées doubles pour éviter d’avoir sur les bras des centaines de milliers de demandeurs d’asile sans ressources. Il recrute des enseignants à tour de bras. Il lui en faudrait au moins 18.000 mais pour le moment, il n’en a trouvé que 8.500.

De son côté, le Pôle emploi allemand, le Bundesamt für Arbeit, a établi un guide pratique à l’intention des employeurs qui veulent "utiliser le potentiel" des réfugiés venus en Allemagne. On leur explique pourquoi cela vaut la peine d’embaucher un réfugié. Ces derniers sont présentés comme plus motivés que la moyenne et très désireux d’apprendre. Des qualités qui compensent l’absence éventuelle de diplômes et leur méconnaissance de la langue de Goethe.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco