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Ces pays où l'immigration massive pose un vrai problème économique

Les pays qui accueillent les flux de migrants en provenance de Syrie et de Libye voit leur économie déjà fragile chamboulée.

Les pays qui accueillent les flux de migrants en provenance de Syrie et de Libye voit leur économie déjà fragile chamboulée. - ALBERTO PIZZOLI – AFP

Pendant que l'Europe prend des mesures pour gérer l'afflux massif de migrants en provenance de Syrie et de Libye, des pays du Moyen-Orient qui les accueillent croulent sous les coûts que cela implique.

L'Europe prend des mesures pour tenter de mettre un terme aux drames que subissent les migrants qui traversent la Méditerranée du Sud au Nord. Les dirigeants européens ont ainsi décidé jeudi de tripler les moyens alloués pour leur sauvetage en Méditerranée.

Les moyens financiers sont actuellement de 3 millions d'euros par mois. La France a annoncé la mise à disposition de 2 navires et 3 avions. L'Allemagne de 2 navires, la Belgique, la Suède, la Norvège et le Danemark un navire. Mais les dirigeants européens se sont divisés sur la prise en charge des réfugiés, en renvoyant les décisions à plus tard.

L'Europe devrait en outre à accueillir 5.000 réfugiés syriens. La France, elle, en accueillera entre 500 et 700, a indiqué François Hollande, jeudi à Bruxelles. Les dirigeants européens cherchent en outre l'aval de l'ONU pour mener des actions militaires contre les trafiquants en Libye.

D'autres pays, beaucoup plus pauvres, font face à un afflux massif d'immigrés. Par exemple, au Liban, où se sont réfugiés plus d'1,5 million de Syriens, en Jordanie, où ils sont deux millions. Ou encore en Tunisie, où se mettent à l'abri des centaines de milliers de Libyens, qui fuient la violence qui explose dans le pays depuis l'intervention française.

Ces afflux de migrants déstabilisent des économies déjà très fragiles, souligne Pascal Devaux, économiste chez BNP-Paribas spécialiste du Proche et Moyen-Orient. Pour lui, les conséquences sont particulièrement visibles au niveau microéconomique, en particulier sur le marché du travail. "Parce que tous ces réfugiés ont besoin de vivre sur place, et donc de trouver un travail. La Banque mondiale a par exemple estimé que le taux de chômage au Liban pourrait passer de 10 à 20%".

Les prix de l'immobilier augmentent

"Une autre conséquence, qui touche également les plus pauvres, est une augmentation des prix. En Tunisie, ceux de l'immobilier ont ainsi progressé à Tunis en raison de l'afflux de réfugiés libyens. Un phénomène similaire a lieu en Jordanie, cette fois sur le coût des denrées alimentaires", détaille l'économiste.

Des phénomènes douloureux dans des pays dont les économies "sont déjà assez tendues", dont les "ressources sont rares", ajoute Pascal Devaux. "Un pays comme le Liban, qui a déjà des difficultés pour fournir assez d'électricité à sa population, doit faire face à cet afflux de population. On estime que le coût supplémentaire, par exemple en termes d'électricité, c'est 400 millions de dollars par an. Ce qui est tout à fait important pour un pays qui fait déjà 10% du PIB de déficit". 

N.G.