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Ces pays qui veulent tous leur deuxième porte-avions

Le Shandong est une prouesse technologique et industrielle

Le Shandong est une prouesse technologique et industrielle - CCTV

La Chine vient de dévoiler son second porte-avions, le premier qu'elle peut présenter comme 100% "made in China". La deuxième économie mondiale se lance une course aux armements pour ce type de bâtiments de plus en plus stratégiques.

Les porte-avions sont des bâtiments militaires très rares. Ils sont seulement 18 à sillonner les mers du monde et à peine huit pays en possèdent: les États-Unis, la Chine, la France, l'Inde, l'Espagne, l'Italie, la Thaïlande et la Russie. En dévoilant le Shandong, son nouveau porte-avions, la Chine montre donc ses muscles sur la scène militaire internationale. Le pays en compte désormais deux, ce qui le classe deuxième derrière les États-Unis qui en possèdent dix.

Et le Shandong, qui emprunte son nom à une province du nord du pays est surtout une prouesse technologique et industrielle de l'Empire du milieu. Il s'agit en effet du premier porte-avions entièrement "made in China". Le Liaoning, premier porte-avions de la marine chinoise entré en service en 2012 était en effet à l'origine un bâtiment ukrainien de l'ère soviétique. Construit dans les chantiers navals de Dalian, le Shandong mesure 315 mètres de long pour 75 mètres de large. Après le très coûteux USS Gerald Ford américain, il s'agit du plus grand du monde.

Le porte-avions a été inauguré le 26 avril dernier sous une pluie de confettis dans le port de Dalian dans le nord-est du pays. Il devrait officiellement entrer en service en 2020. Et si selon les experts, le bâtiment n'est pas forcément à la pointe de la technologie (il dispose d'une motorisation non nucléaire), la Chine a déjà lancé à Shanghai la construction d'un nouveau modèle encore plus grand et plus perfectionné.

Inauguré en grande pompe, le premier porte-avions "made in China" entrera en fonction en 2020.
Inauguré en grande pompe, le premier porte-avions "made in China" entrera en fonction en 2020. © CCTV

Et la Chine n'est pas le seul pays à se lancer dans de tels projets d'armement. La Russie vient par exemple de dévoiler le projet Shtorm qui devrait être le plus grand porte-avions de la planète avec une capacité d'emport de 100 avions contre 80 pour l'USS Gerald Ford. Un appareil deux fois plus gros que le Charles-de-Gaulle qui pourrait entrer en fonction en 2025 et qui coûterait selon les estimations entre 6 et 17 milliards de dollars. La Russie ne possède qu'un seul bâtiment actuellement, l'Amiral Kouznetsov opérationnel depuis 1995. Le Royaume-Uni, qui de son côté n'en possède plus, a lancé le chantier de deux bâtiments dont le Queen Elizabeth qui a été baptisé en 2014 et devrait entrer en fonction d'ici deux ans. 

La France ne compte pas être en reste. Seize ans après la mise en service du Charles-de-Gaulle, la marine nationale a désormais toutes les chances de bénéficier dans les prochaines années d'un deuxième porte-avions. Les deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle comptent en effet lancer ce chantier durant le quinquennat. Le projet déjà bien avancé devrait coûter entre 3 et 4,5 milliards d'euros. Long de 300 mètres pour un poids de 60.000 tonnes, le nouveau navire serait plus gros que le Charles-de-Gaulle (260 mètres, 42.000 tonnes).

Bâtiment de guerre important dans la dissuasion militaire, le porte-avions permet en effet d'intervenir sur un théâtre d'opération sans passer d'accord avec des pays limitrophes pour utiliser leurs bases. Or un seul appareil ne suffit pas. En milieu de vie, le Charles-de-Gaulle n'est pas opérationnel en permanence. Il est d'ailleurs actuellement en maintenance pour 18 mois à Toulon.

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Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco