BFM Business
International

Ces usines en Chine qui tournent à vide pour faire croire à une reprise post-coronavirus

Selon une enquête du média économique chinois Caixin, certaines autorités locales ont tendance à augmenter la consommation d'électricité afin d'atteindre les objectifs de retour au travail. Problème, la relance est visiblement plus difficile que prévu.

L'information pourrait presque faire sourire… Selon une enquête du média économique chinois Caixin, les gouvernements locaux de certaines provinces chinoises trompent volontairement leur monde en faisant tourner à vide des usines. Concrètement, des centaines d'usines augmentent la consommation d'électricité (un des principaux critères pour mesurer l'activité), celle des climatiseurs ou trafiquent tout simplement la liste du personnel… Autant de manière de gonfler les statistiques et remplir les très pressants objectifs imposés par l'Etat central.

Les journalistes de Caixin ont visité des usines autour de Pékin, officiellement en activité, mais en réalité totalement désertes. Une situation qu'a pu aussi constaté le correspondant de BFM Business en Chine.

Ouvriers coincés, routes bloquées

A Hangzhou, près de Shanghai, l'activité a officiellement repris à hauteur de 94%. Mais un responsable local aurait admis que des consignes avaient été envoyées aux industries pour que la consommation énergétique augmente le jour où les autorités devaient justement mesurer cette dernière.

Cette reprise de façade, aux faux airs de Tintin au pays des Soviets, a peut-être d'ailleurs participé à la chute des marchés, ce vendredi, alors que Pékin affichait, depuis une semaine, son optimisme pour un retour rapide à la normale.

Reste à savoir quelle est l'ampleur du phénomène au niveau national. Au-delà de la bonne volonté des industries, de nombreux ouvriers sont encore confinés et les routes bloquées pour éviter une reprise de l'épidémie, qui semblait se tarir en Chine, ces derniers jours. Selon le cabinet Trivium, le taux de reprise globale par rapport à la normale ne serait, en réalité, que de 40% dans le pays...

Thomas Leroy