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Ceta: le Canada appelle l'UE à "finir son job"

Chrystia Freeland, la ministre canadienne du Commerce, a une nouvelle fois mis la pression sur l'Union européenne.

Chrystia Freeland, la ministre canadienne du Commerce, a une nouvelle fois mis la pression sur l'Union européenne. - MICHAEL BRADLEY - AFP

Après un nouveau refus de la Wallonie, qui rejette en l'état le traité de libre-échange censé être signé le 27 octobre, la ministre canadienne du Commerce a répété que la balle était dans le camp des Européens.

Alors que les négociations patinent toujours, la ministre canadienne du Commerce, Chrystia Freeland, a appelé samedi l'UE "à finir son job" concernant le Ceta, traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, rappelant que son pays était prêt à signer cet accord.

"Le Canada a fait son travail, la balle est dans le camp de l'Europe", a-t-elle ainsi déclaré à l'issue d'une rencontre avec le président du Parlement européen, Martin Schulz. 

"Nous sommes prêts à signer le Ceta et nous continuons à espérer que ce sera possible de signer le Ceta le 27 octobre", a-t-elle poursuivi, précisant qu'elle quittait la Belgique samedi matin pour rejoindre Toronto.

"J'espère vraiment que les Européens vont parvenir à aboutir et que je pourrai revenir ici dans quelques jours avec mon Premier ministre [Justin Trudeau] pour signer l'accord", a-t-elle ajouté.

Martin Schulz a pour sa part indiqué que le sommet prévu jeudi avec le Canada restait pour l'instant à l'agenda. "Les problèmes sont sur la table des Européens et nous devons essayer de les régler", a-t-il indiqué.

Ce dernier doit s'entretenir avec le chef du gouvernement de Wallonie, Paul Magnette. Cette région francophone du sud de la Belgique est hostile à cet accord en l'état et bloque l'ensemble des négociations entre l'Union européenne et le Canada.

"L'Union européenne n'est pas capable d'avoir un accord international"

Le parlement européen ne négocie pas les traités commerciaux de l'UE, car c'est du ressort de la Commission européenne, l'exécutif européen. Toutefois, le parlement européen doit dire à la fin oui ou non à l'accord et par conséquent il accompagne les discussions. Dans le cadre du Ceta par exemple, si cet accord est signé le 27 octobre à Bruxelles entre les 28 et le Canada, il doit ensuite donner son aval, ce qui devrait avoir lieu soit à la fin de l'année, soit au début de l'année prochaine.

Vendredi soir, Chrystia Freeland avait déclaré: "Il semble évident pour moi, pour le Canada, que l'Union européenne n'est pas capable maintenant d'avoir un accord international, même avec un pays qui a des valeurs aussi européennes que le Canada". Elle était venue cette semaine négocier à Namur, la capitale de la Wallonie, pour tenter d'aplanir les derniers différends sur ce traité. L'avenir de l'ambitieux traité de libre-échange entre l'UE et le Canada est en suspens après l'échec cuisant des négociations entre la Wallonie et Ottawa, déçu des atermoiements européens.

La Wallonie, région de 3,6 millions d'habitants, voit dans le Ceta, qui concerne plus de 500 millions d'Européens, les prémices du traité TTIP (ou Tafta), encore plus controversé, que l'UE négocie très laborieusement avec les Etats-Unis, et réclame plus de garanties, notamment en matière de protection de ses agriculteurs et face aux puissantes multinationales. 

Y.D. avec AFP