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La Banque centrale chinoise abaisse ses taux d'intérêt, du jamais-vu depuis 2015

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- - STR / AFP

La Banque centrale chinoise a annoncé une légère baisse du taux préférentiel qu'elle applique aux banques commerciales pour des prêts à court terme, une mesure destinée à soutenir une économie en plein ralentissement.

C'est une révision à la baisse surprise que la Chine vient d'opérer. Ce lundi, la Banque populaire de Chine (BPC) a annoncé sur son site Internet qu'elle avait décidé de baisser son "très surveillé" taux d'intérêt à court terme. Le nouveau taux de mise en pension sur sept jours - répondant au nom de "reverse repo" - a été fixé à 2,50% contre 2,55% auparavant, a précisé la banque centrale.

C'est la première fois depuis octobre 2015 que ce taux est abaissé. Quant à cette mesure, elle doit permettre de réduire les coûts d'emprunt sur le marché.

Les taux "reverse repo" sont appliqués par les banques centrales pour fournir des liquidités aux banques commerciales par le biais d'accords de rachats à court terme.

Une révision anecdotique?

"Une baisse de cinq points de base est marginal", relève l'analyste Julian Evans-Pritchard du cabinet Capital Economics.

Mais il s'agit d'un "signe (...) que la banque centrale adopte une approche plus conciliante pour réduire les coûts d'emprunt" à l'heure où la conjoncture ne cesse de s'assombrir dans la deuxième économie mondiale, pointe Julian Evans-Pritchard. Entre autres, les exportations - un pilier de la croissance - ont subi en octobre leur troisième mois de repli (-0,9% sur un an). Dans le même temps, l'inflation a atteint +3,8%, soit son niveau le plus élevé en près de huit ans.

Bras de fer commercial

L'économie chinoise est confrontée depuis plus d'un an à un bras de fer commercial avec Washington, qui s'est déjà traduit par l'imposition mutuelle de droits de douane supplémentaires sur des centaines de milliards de dollars d'échanges bilatéraux.

Du fait de la conjoncture, d'autres mesures de la banque centrale chinoise ne sont pas à exclure, prévient Julian Evans-Pritchard. Notamment "une baisse de 70 points de base du taux de mise en pension sur sept jours d'ici le milieu de l'année prochaine".

J.C-H avec AFP