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Christian Noyer: la taxe Tobin constitue "un risque énorme"

Christian Noyer estime que la taxe Tobin fait peser des risques sur la stabilité financière.

Christian Noyer estime que la taxe Tobin fait peser des risques sur la stabilité financière. - -

Le gouverneur de la Banque de France estime, dans un entretien au Financial Times, que le projet de loi européen qui vise à taxer les transactions financières doit être entièrement revu. Il craint que le dispositif ne créé de l'instabilité financière.

Pour Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, la Commission européenne doit revoir sa copie sur la Taxe Tobin. Le projet de loi, qui vise à taxer les transactions financières dans 11 pays de la zone euro, constitue "un risque énorme en termes de réduction de la production là où la taxe s'appliquera, de hausse du coût du capital pour les Etats et les entreprises, explique le gouverneur de la Banque de France, dans un entretien publié dimanche par le Financial Times.

Il craint aussi des " délocalisations importante des activités de trading et de baisse de la liquidité des marchés". Pour le gouverneur de la Banque de France, ce projet doit être "entièrement revu".

Dans le détail, la Commission prévoit de taxer à hauteur de 0,1% les transactions d’actions et obligations, et 0,01% celles sur les produits dérivés. Initialement prévue pour janvier 2014, l’entrée en vigueur de la taxe a déjà été repoussée de six mois en juin dernier.

Déjà de nombreux opposants à cette taxe

Le ministre français des Finances Pierre Moscovici avait jugé en juillet excessive la proposition de la CE, estimant qu'elle risquait d'aboutir à l'effet inverse de ce qui était recherché.

Des experts juridiques de l'UE avaient dit en septembre que le projet de taxe Tobin était illégal car contraire au principe de la libre circulation des capitaux, ce qu'avait réfuté l'exécutif européen.

Christian Noyer explique par ailleurs que les banques centrales craignent un assèchement du marché des prises en pension du fait de cette initiative. "Cela veut dit que la diffusion de notre politique monétaire serait gravement entravée et le risque en termes de stabilité financière ne serait pas négligeable".

C.C. avec Reuters