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Chute des prix du pétrole: l'Arabie saoudite se serre la ceinture

Le ministre des Finances Ibrahim al-Assaf

Le ministre des Finances Ibrahim al-Assaf - Fayez Noureldine - AFP

Le pays du Moyen-Orient a annoncé ce dimanche 6 septembre qu'il comptait réduire les dépenses "superflues", afin de faire face à la baisse des cours de l'or noir.

L'Arabie saoudite va réduire ses dépenses "superflues" et émettre davantage d'obligations pour consolider le budget du royaume, lourdement affecté par la dégringolade des prix du pétrole. C'est ce qu'a annoncé dimanche le ministre des Finances.

"Nous nous efforçons de couper dans les dépenses superflues" pour contrecarrer la chute des revenus du pétrole, dont l'Arabie saoudite est le premier exportateur mondial, a déclaré le ministre Ibrahim al-Assaf à la CNBC Arabia, la chaîne satellitaire basée à Dubaï.

Les cours du brut ont chuté de plus de moitié en un an, à environ 46 dollars le baril. "Certains projets approuvés il y a quelques années n'ont pas encore été lancés. Ils pourront attendre", a affirmé Ibrahim al-Assaf.

Il a cependant insisté sur la nécessité de maintenir en place les projets liés à l'éducation, à la santé et aux infrastructures étant donné leur importance pour la croissance et le secteur privé.

Plus de sukuks

Ibrahim al-Assaf a annoncé que le gouvernement allait par ailleurs émettre davantage de bons du Trésor et de sukuks (obligations compatibles avec la loi islamique qui interdit les intérêts bancaires) "pour financer le déficit budgétaire", qui devrait atteindre un record de 130 milliards de dollars en 2015 selon le Fond monétaire international (FMI).

"Le royaume a déjà émis des obligations d'une valeur inférieure à 100 mds de riyals (27 mds de dollars)", a-t-il dit, sans donner de chiffre précis. "Nous avons l'intention d'émettre encore plus d'obligations, peut-être des sukuks pour certains projets, avant la fin de l'année".

Pour 2015, le royaume prévoit un déficit de 39 milliards de dollars contre 17,5 mds en 2014, mais le FMI estime qu'il pourrait s'élever à 130 milliards de dollars, le plus important de son histoire et l'équivalent de 20% du PIB.

Selon la banque Saudi Jadwa Investment, le gouvernement a prélevé fin juillet 82 milliards de dollars sur ses réserves, les réduisant à 650 milliards. En juillet, le FMI a revu à la baisse sa projection de croissance, à 2,8% pour 2015 puis 2,4% l'année suivante, contre 3,5% en 2014.

Citant des sources officielles, Jadwa a affirmé mercredi que l'économie avait crû de 3,8% au deuxième trimestre, contre 2,4% au premier, grâce à la hausse de la production pétrolière. L'Arabie saoudite a produit un record de 10,6 millions de barils par jour en juin, mais ce chiffre s'est réduit à 10,4 mbp en juillet.

J.M. avec AFP