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Chypre: la BCE active le compte à rebours

La BCE ne soutiendra les banques chypriotes que jusqu'à lundi

La BCE ne soutiendra les banques chypriotes que jusqu'à lundi - -

La banque centrale de Chypre a décidé, ce jeudi 21 mars, de continuer à fournir des liquidités aux banques du pays, via le programme d'aide d'urgence. Mais ce soutien ne durera que jusqu'à lundi.

La Banque centrale européenne (BCE) fixe une échéance à Chypre. Ce jeudi 21 mars, l'institution européenne a défini les règles du jeu: elle accepte encore d'accorder des liquidités aux banques chypriotes jusqu'à lundi.

Mais, passé ce délai, les établissements de l'île ne pourront bénéficier des fonds d'urgence de la BCE qu'à une condition: "qu'un plan d'aide de l'Union européenne et du FMI soit en place et permette d'assurer la solvabilité des banques chypriotes", explique la BCE dans un communiqué.

La BCE souhaite ainsi éviter trop longtemps de faire une entorse à la règle. Le programme d'urgence, baptisé "ELA" (pour Emergency Liquidity Assistance") permet aux banques de la zone euro de bénéficier de liquidités en cas de situations extrêmes. La Banque centrale du pays concerné distribue ces liquidités, avec l'aval de la BCE.

Mais pour y être éligible, les banques sont supposées être solvables. Or dans le cas des établissements chypriotes, seul le plan d'aide européen peut garantir leur survie.

Chypre "un risque systémique"

Dans une interview parue mardi dans Die Zeit, Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, avait déjà expliqué que "seules les banques solvables" pourront bénéficier de ce programme d'urgence. Il ajoutait que "seul un programme d'aide pouvait assurer la recapitalisation nécessaire au secteur bancaire".

Chypre est actuellement en train d'élaborer un "plan B", pour bénéficier de l'aide de l'Union européenne et du FMI, et éviter ainsi la faillite. Le premier plan avait été rejeté par le Parlement chypriote en raison de l'instauration controversée d'une taxe sur les dépôts bancaires, demandée en contrepartie de cette aide.

En attendant, les banques et guichets du pays restent fermés jusqu'au 26 mars pour éviter tout risque de retraits massifs de liquidités.

Le chef de file de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a encore accentué la pression en affirmant, ce jeudi, que la situation chypriote constituait "un risque systèmique" qui oblige à "protéger l'intégrité de la zone euro".

Julien Marion