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Chypre: l’Europe attend toujours

Chypre doit proposer un plan B

Chypre doit proposer un plan B - -

Paralysée par la crise financière, Chypre cherchait toujours, jeudi 21 mars, sous la pression d'un ultimatum européen, à éviter coûte que coûte la ruine et la faillite de ses banques. L'Eurogroupe se dit prêt à discuter. Mais la BCE semble inflexible.

Il ne reste que quelques jours. La Banque centrale européenne (BCE) a été claire, jeudi 21 mars : à partir de lundi 25 mars, le robinet des liquidités sera coupé par la BCE faute d'accord acceptable entre Chypre et la troïka de ses bailleurs de fonds.

Suite à cet ultimatum et devant l’échec du plan de sauvetage proposé samedi dernier par l’Eurogroupe, un plan B a été proposé en conseil des ministres à Chypre ce jeudi. Plan qui doit encore être validé par les Européens.

La zone euro s'est d'ailleurs dite prête jeudi soir à discuter avec les autorités chypriotes d'une proposition alternative à la taxe des dépôts prévue dans le plan de sauvetage et qui a provoqué un tollé dans le pays. "L'Eurogroupe se tient prêt à discuter avec les autorités chypriotes d'un plan B qu'elles doivent lui soumettre le plus rapidement possible", indique un communiqué publié à l'issue d'une conférence téléphonique des ministres des Finances de la zone euro.

Standard and Poor's, de son coté, abaisse la note de Chypre d'un cran à "CCC".

Contours très flous

La Banque centrale chypriote "a recommandé la présentation en urgence au Parlement et l'application immédiate d'un cadre législatif sur la réorganisation et la relance du système bancaire chypriote", a déclaré Panicos Demetriades avant d'entrer au palais présidentiel, où étaient réunis en soirée les responsables politiques du pays.

"Cette procédure de consolidation va parer au risque de faillite de banque et protéger dans leur intégralité tous les dépôts assurés jusqu'à un montant de 100.000 euros", a-t-il ajouté.

"Elle met aussi en place les conditions d'une reprise du secteur bancaire et garantit les emplois", a-t-il ajouté

Le nouveau plan prévoirait aussi l'instauration d'un fonds de solidarité, aux contours encore très flous.

Le temps presse

Les Européens et le Fonds monétaire international (FMI), autre bailleur de fonds de l'île, doivent donner leur aval à ce plan censé confirmer la contribution de 7 milliards d'euros que Chypre doit verser en contrepartie de leur aide de dix milliards.

Le plan initial prévoyait que 5,8 milliards proviennent d'une taxe inédite et très controversée sur les dépôts bancaires, mais il a été rejeté mardi par le Parlement chypriote.

Or, le temps presse. Bank of Cyprus, la première banque de Chypre, a exhorté jeudi les responsables politiques à parvenir d'urgence à un accord avec l'Eurogroupe pour éviter la ruine de l'île.

Dans l'attente d'une solution, l'ensemble des banques du pays sont fermées et tous les virements par internet sont impossibles depuis le 16 mars.

La Popular Bank (Laiki en grec), deuxième banque de Chypre et l'une des plus menacées de faillite imminente, a annoncé de son côté une limitation à 260 euros par jour les retraits à ses guichets automatiques, où les files d'attente se sont allongées jeudi.

Diane Lacaze