BFM Business
International

Medvedev: "la Russie ne ferme pas la porte" à un soutien à Chypre

Le ministre russe des Finances Anton Silouanov assiste à un meeting avec le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso à Moscou le 21 mars 2013.

Le ministre russe des Finances Anton Silouanov assiste à un meeting avec le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso à Moscou le 21 mars 2013. - -

Le Premier ministre russe a, ce vendredi 22 mars, assuré que Moscou n'a pas encore abandonné l'île méditerranéenne. Mais il considère que l'Union européenne et Chypre doivent d'abord trouver eux-mêmes une issue à la crise.

Dimitri Medvedev l'assure, ce vendredi 22 mars: "la Russie ne ferme pas la porte" à un soutien à Chypre. Une façon d'affirmer que Moscou ne tourne pas totalement le dos à Nicosie après que leurs négociations sur une aide éventuelle à l'île n'ont pas abouti. Mais l'Union européenne et Chypre doivent d'abord trouver eux-mêmes une solution pour résoudre la crise.

"Nous sommes prêts à discuter de différentes formes de soutien", a assuré le Premier ministre russe, mais seulement "une fois qu'un schéma définitif aura été élaboré par l'UE et par Chypre en tant que pays membre", a-t-il ajouté.

La Russie paraît néanmoins braquée. Le projet de taxe sur les comptes bancaires chypriotes, pourtant rejeté par le Parlement chypriote, l’a mis dans une colère noire. A l’issue d’une visite de deux jours du ministre des Finances de l'île ce vendredi 22 mars, Moscou s’est montrée inflexible vis-à-vis de son partenaire aujourd'hui au bord de la banqueroute : elle ne compte pas investir davantage à Chypre. Pire encore, elle conseille de quitter les banques et les institutions européennes.

La Russie attend de connaitre les décisions de la troïka

Le ministre des affaires étrangères russe a ainsi envoyé à toutes ses ambassades un courrier électronique urgent pour enjoindre l'ensemble de ses ressortissants et entreprises de quitter les banques et les institutions financières européennes...

Quant à un éventuel apport de fonds à Chypre contre des cessions d’actifs de l’île, c’est niet ! Les sociétés russes ne sont pas intéressées par les propositions d'investissements dans les secteurs énergétique et bancaire, a indiqué vendredi le ministre russe des Finances, Anton Silouanov.

Les argentiers des deux pays se rencontraient notamment pour convenir d’un rééchelonnement du remboursement d’un prêt de 2,5 milliards d'euros accordé en 2011 par Moscou à Nicosie. Mais là encore, les autorités russes sont restées de marbre. La Russie "attend une décision" des bailleurs de fonds internationaux de l'île avant de s’impliquer "dans une restructuration de la dette", a fait savoir Anton Silouanov.

Les relations entre Chypre et l’Union européenne d’un côté, la Russie de l’autre, ont tourné à l’aigre depuis l’accord entre les ministres des Finances de la zone euro et Nicosie sur une ponction sur les dépôts bancaires.

Moscou reproche notamment aux autorités européennes de ne pas avoir été consultée à propos de cette mesure. Mesure qui touche tout particulièrement les particuliers et entreprises russes, dont le montant des avoirs dans les banques du pays est colossal.

Nina Godart et Julien Marion